« Malgré une détente des prix au second semestre [de 2023], l’amélioration de la situation sur le marché des matières premières sur la même période a permis une reprise des résultats économiques pour les éleveurs », observe Elisa Husson, ingénieure d’études économiques à l’Institut du porc (Ifip). De quoi donner un peu d’oxygène aux trésoreries, sévèrement mises à mal entre 2021 et 2022.
Pour les éleveurs naisseurs-engraisseurs français, la marge sur coût alimentaire et renouvellement s’est en effet redressée l’an dernier. Elle s’établit moyenne à 2 069 € par truie présente et par an, soit une progression de 42 % par rapport à 2022. Néanmoins, après avoir culminé à 2 663 € en juillet 2023, elle est tombée à 1 553 € en novembre, pour finir l’année à 1 578 € en décembre.
« Large hausse des prix »
Dans les autres bassins de production européens, le sort des producteurs de porcs s’améliore également. L’Ifip a calculé la marge sur coût alimentaire supplémenté des éleveurs français, allemands, néerlandais, danois et espagnols. Il s’agit de « la marge entre le prix du porc perçu et le coût de l’aliment auquel on ajoute une supplémentation médicamenteuse », détaille Lisa Le Clerc, ingénieure à l’Ifip. De janvier à septembre 2023, cet indicateur s’établit en moyenne sur les cinq pays à 2 570 € par truie présente et par an, contre 1 020 € sur la même période en 2022. « Ces bons résultats s’expliquent principalement par la très large hausse des prix perçus qui atteignent en 2023 des niveaux inédits : ils ont dépassé 2,50 €/kg de carcasse en France, en Allemagne et en Espagne », souligne l’Ifip.
Dans le même temps, le prix des aliments sont restés stables, voire ont diminué « parfois très fortement, comme en Allemagne (–16 %) ». En France, le prix de l’aliment naisseur-engraisseur calculé par l’Ifip s’affichait à 358 €/t en novembre 2023. C’est une baisse de 59 € sur un an, mais une hausse de 47 € par rapport à novembre 2021.