Adrien Dupuy cultive depuis 2020 du tournesol à Labosse, dans l’Oise. Ses terres y sont plutôt superficielles. Il y a près de dix ans, l’agriculteur a commencé à constater les limites de son "assolement extrêmement simple" : sur une partie des parcelles, dans un système en quasi-non labour, blé et escourgeon suivaient un colza en tête de rotation.

"J’ai rencontré deux gros problèmes : la forte pression des adventices graminées et le rendement du colza en repli", retrace-t-il. L’exploitant a alors progressivement intégré d’autres cultures, de printemps notamment, dont le tournesol en tête de rotation. Il projette d’approcher les 20 ha les prochaines années, sur les 230 de l’exploitation.

En pratique

Pour désherber, l’association d’un binage et d’un traitement en prélevée est assez efficace, selon l’agriculteur. Quant à la sécheresse, la plante en a largement souffert en 2022 (repli d’environ 20 % des rendements). Mais elle "a mieux résisté que d’autres espèces", estime-t-il. Elle valorise également bien la matière organique qu’Adrien Dupuy apporte avant son implantation. Il y ajoute 50 unités d’azote, mais pense mesurer des reliquats les prochaines années, ce qui pourrait permettre d’abaisser les apports.

Jusqu’à maintenant, il ne déplore pas de dégâts d’oiseaux majeurs : "je sème 75 000 graines/ha. C’est un peu élevé, mais ça laisse une marge de sécurité". "Ça ne vaut pas un très bon colza, c’est sûr, reconnaît-il. Mais l’objectif est bien de restaurer le potentiel de la rotation".

La culture joue par ailleurs très bien son rôle de précédent au blé en semis direct, a-t-il déjà constaté. Les variétés très précoces pour les nouvelles régions de production, dont l’Oise fait partie, pourraient être améliorées, même si "la génétique a déjà fait des progrès".