Après plusieurs années inscrites dans une dynamique d'érosion des surfaces dans l'Hexagone, la filière a jugé nécessaire de redonner de l'élan au tournesol. "Le monde agricole a décidé de pousser la culture [...] en France, pour atteindre 900 000 hectares d’ici à deux ans », a rappelé Jean-Philippe Puig, directeur général du groupe Avril, en avril 2022. La sole atteignait déjà les 840 000 ha en 2022, et la Fop (Fédération française des producteurs d'oléagineux et protéagineux), prévoit même une hausse de 10 à 15 % dès 2023.

Le faible niveau de charges de la culture, combiné à la récente flambée des prix de la graine et des intrants rend sa marge économique plus intéressante. Mais les acteurs de la filière insistent : la rentabilité du tournesol doit s'appréhender à l'échelle de la rotation pour prendre en compte ses bénéfices agronomiques (lire page 48 et 49). Si la génétique a progressé, les dégâts d'oiseaux représentent toujours une grande problématique, sans solution efficace et donc susceptible de freiner le développement des surfaces (lire page 50).

L'institut technique Terres Inovia a par ailleurs lancé en 2020, un plan d'actions et de communication pour encourager l'essor de la culture, et propose un accompagnement technique avec notamment différents OAD (outils d'aide à la décision) (lire page 51). S'il est encore trop tôt pour confirmer la tendance, le tournesol semble se refaire une place dans les assolements.