C’est un basculement pour le duo FNSEA/Jeunes Agriculteurs. Le ministère de l’Agriculture a publié au Journal officiel le 17 juillet 2025 un arrêté communiquant les subventions annuelles des différents syndicats agricoles. Après sa percée aux élections professionnelles (29,85 % des voix), c’est finalement la Coordination rurale qui recevra la subvention la plus élevée, de l’ordre de 4 millions d’euros (4 019 750,88 euros), devant la FNSEA (3 767 867,17 euros), Jeunes Agriculteurs (3 815 102,50 euros), la Confédération paysanne (2 631 381,84 euros) et le Modef (173 367,07 euros).
Certaines organisations territorialisées indépendantes percevront aussi des subventions, comme les Jeunes agriculteurs de la Coordination rurale d’Indre-et-Loire (30 750,61 euros), la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles de l’Allier (14 322,57 euros), et le syndicat corse Mossa Paisana (66 310,36 euros). Au total, plus de 14,5 millions d’euros sont alloués aux syndicats agricoles par le ministère de l’Agriculture.
+ 1,5 million pour la Coordination rurale
Cette année constitue un basculement pour la FNSEA, qui doit composer avec 670 000 euros en moins dans son budget annuel par rapport à 2024 (4,5 millions d’euros). Même chose pour Jeunes agriculteurs, qui accuse une baisse de sa subvention de 215 000 euros (4,03 millions d’euros en 2023). Les deux syndicats ont réuni 46,70 % des voix avec des listes communes aux élections chambre. Le Modef (1,48 % des suffrages) voit aussi sa subvention amputée de 116 000 euros (250 800 euros en 2024). En cause, selon sa directrice Sophie Bezeau, l’absence de prise en compte de la chambre d’agriculture de Guadeloupe, la seule qu’avait remportée le Modef, mais dont les élections ont été annulées par la justice. Le syndicat a déposé un recours.
Au contraire, la Coordination rurale verra son budget augmenter de 1,5 million d’euros (2,5 millions d’euros en 2023), grâce aux onze nouvelles chambres d’agriculture passées sous son giron. De même, la Confédération paysanne (20,49 % des voix) percevra 270 000 euros supplémentaires (2,36 millions d’euros en 2024).
Une clé de répartition discutée
Le montant des subventions accordées à chaque syndicat agricole est calculé en fonction des résultats des élections professionnelles qui se sont déroulées en janvier dernier. Pour chaque syndicat, il est établi pour 75 % au prorata du nombre de votes dans chaque chambre d’agriculture, et pour 25 % en fonction du nombre de sièges remportés dans cette chambre. Lorsqu’un syndicat est majoritaire en nombre de votes, il remporte d’emblée la moitié des sièges, avant que l’autre moitié soit répartie à la proportionnelle.
Ce système avait failli être modifié à la veille des élections professionnelles de janvier dernier par un projet de décret qui envisageait de revenir à un financement réparti à 50 % en fonction du nombre de votes et 50 % en fonction des sièges. Le projet de décret avait provoqué l’ire des syndicats minoritaires, qui risquaient de voir leur financement baisser en vertu de la prime à la majorité pour l’obtention des sièges. Ce dernier a pour l’instant été remisé au placard.