Si la FNSEA a réussi, avec son allié Jeunes Agriculteurs, à remporter la grande majorité des collèges exploitants des chambres d’agriculture lors des élections qui se sont déroulées en janvier 2025, ses résultats sont en recul par rapport à il y a six ans. Cela a des conséquences sur la distribution de l’enveloppe de fonds publics affectée au financement des syndicats agricoles.
« Pas de difficulté sur le plan financier »
Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, estimait entre 700 000 à 900 000 euros par an pendant six ans le manque à gagner pour son syndicat lors d’une conférence de presse organisée le 18 mars 2025. « La FNSEA n’est pas en difficulté sur le plan financier. Elle continue d’avoir des fonds propres solides », a-t-il ajouté tout en écartant « un plan social ou un virage sévère ». Il évoque plutôt une « adaptation » qui doit être réalisée sur la base de « l’adéquation entre notre projet politique et le redimensionnement de nos moyens ».
Une transformation devenue encore plus nécessaire
C’est un sujet qui alimentera les débats lors du prochain congrès annuel de la FNSEA qui se déroulera du 25 au 27 mars 2025 à Grenoble. Il y sera notamment question, à huis clos, du bilan des élections des chambres d’agriculture. En Isère, le syndicat poursuivra également ses travaux de transformation entamés il y a trois ans. Une première étape statutaire devrait être passée avec l’inscription de l’objectif de féminisation des conseils d’administration à hauteur de 25 %. Pour le reste, la réflexion se poursuit.
« Ces travaux prennent encore plus d’acuité avec le résultat des élections. Car il s’agit à la fois de gérer l’impact financier, l’organisation du réseau, sa communication, l’organisation des ressources humaines et tout ce qui concourra à faire demain de la FNSEA un outil performant dans un contexte syndical, économique et politique mouvant », a insisté Arnaud Rousseau.
« On a besoin de faire des économies »
Une réforme sur le financement au sein du réseau est attendue pour 2026. Le syndicat y cherchera le moyen de rendre « les élus et les collaborateurs encore plus efficaces pour les agriculteurs » tout en « répondant au besoin de faire des économies », a décrit à ses côtés Hervé Lapie, secrétaire général de la FNSEA. « Aujourd’hui, nous sommes à moins de 400 000 exploitants, il faut qu’on adapte un modèle économique qui n’était pas bâti pour ça. »
Si les pistes concrètes de réflexion n’ont pas été révélées, la réforme devrait se pencher sur « la part financée par le terrain, celle des associations spécialisées et la redistribution au niveau du réseau », a indiqué Arnaud Rousseau. Un besoin d’économie qui passe aussi par une « synergie au sein du réseau ». « Si un juriste est très compétent dans une région, il peut être mis à disposition du national », a par exemple illustré Hervé Lapie.