« En soja conventionnel, la stratégie de prélevée + postlevée est très largement majoritaire au niveau national et plus encore dans le Sud-Ouest, les cas de postlevée seuls étant réservés à des situations de faibles pressions », indique Arnaud Micheneau, ingénieur régional chez Terres Inovia.
Les solutions herbicides seront différentes selon les adventices rencontrées : « Il existe des matières actives à large spectre sur dicotylédones, avec des renforts sur graminées, comme l’imazamox (Pulsar 40) sur panic, sétaire et digitaire, pour des applications de postlevée », précise-t-il. À l’inverse, la bentazone, l’autre matière active disponible en postlevée sur soja, ne présente pas d’efficacité sur graminées mais un renfort sur certaines dicotylédones, telles que matricaires, séneçons ou helminthie. Elle peut aussi être associée à l’imazamox (Corum) pour compléter le spectre.
« Ces particularités de produits prises en compte, il est important d’avoir un contrôle précoce des adventices pour garantir l’efficacité du programme, ce qui implique de fractionner les applications », recommande l’ingénieur. Des essais ont notamment montré un gain d’efficacité de 10 points sur chénopode entre une application seule de Pulsar 40 et un fractionnement du même produit en deux passages. En intégrant un traitement de prélevée, l’efficacité était encore améliorée.
Sans S-métolachlore
« Concernant le S-métolachlore, son recours était jusqu’à maintenant important, plus de la moitié des usages. Son retrait pose question car nous étions habitués à cette matière active, notamment pour lutter contre les graminées (1). Néanmoins, il reste des solutions alternatives disponibles, notamment avec les antigraminées foliaires en postlevée et la pendiméthaline (Atic-Aqua) en prélevée », estime Arnaud Micheneau.
Selon lui, cette matière active n’est pas inintéressante : « D’après nos essais, son contrôle est équivalent sur sétaire et digitaire, peut-être un peu moins sur panic en forte pression. » Comme elle peut manquer de sélectivité, l’institut recommande d’adapter les doses : 1,8 l/ha sur sol argileux et jusqu’à 1,4 l/ha pour les sols plus filtrants. « Nous nous intéressons aussi à la pétoxamide (Succesor 600), jusqu’à maintenant peu utilisé sur soja », conclut Arnaud Micheneau.
(1) Les stocks sont encore utilisables cette campagne, réglementairement jusqu’au 20 octobre 2024.