De nouveaux producteurs français sont labellisés en commerce équitable chez Max Havelaar, a annoncé l’ONG lors d’une conférence de presse le 6 mai 2025. L’Union Entente des coopératives, qui regroupe neuf coopératives situées en Charente-Maritime et en Charente, est labellisée pour la commercialisation de blé et de légumineuses avec l’ambition de développer ses débouchés en restauration hors foyer. Notamment via les marchés publics et les collectivités. L’objectif : structurer une filière complète, de la production à la transformation, en assurant transparence et stabilité dans la rémunération des producteurs, à l’abri des fluctuations des marchés.

175 hectares concernés

« Les producteurs ont besoin de garanties, de prix tenant compte de leurs coûts de production, et d’une vision à long terme », explique Tony Foucher, représentant de l’Union Entente des coopératives. Un contrat de trois ans est envisagé, associé à un engagement RSE (responsabilité sociale de l’entreprise). Cinq producteurs certifiés seront audités à la fin du mois, avec pour objectif de démarrer la campagne de 2025-2026.

Des moulins partenaires assureront la transformation de la farine, dans le respect du cahier des charges équitable. Au total, 175 hectares sont concernés. « Il est normal d’avancer progressivement : on engage des pratiques durables, en anticipant l’arrivée de gros clients publics », souligne Blaise Desbordes, directeur général de Max Havelaar. Les prix « rémunérateurs », calculés à l’échelle régionale pour plus de pertinence, seront publiés sur le site de Max Havelaar. L’ONG a enregistré une hausse de 4,1 % des ventes de produits équitables français, en 2024. Les produits sont commercialisés par 400 entreprises et marques labellisées, présentes dans les rayons français.

Blé, lentilles, pois chiches, haricots : les légumineuses à l’honneur

D’autres producteurs seront engagés pour la production de blé, de pois chiches et de haricots avec l’association Terres du Pays d’Othe (TPO). L’objectif est de mettre en place des prix minimums garantis adaptés à chaque territoire, ainsi qu'un accès à des marchés publics différenciants, notamment pour les cantines scolaires et les collectivités. 

Zoltan Kahn, coprésident de l’association, affiche différentes ambitions pour le commerce équitable telles que « développer la présence [de leurs produits] dans les grandes et moyennes surfaces (GMS), les grandes surfaces spécialisées (GSS) et renforcer la présence en restauration collective ». Le collectif entend aussi jouer un rôle pour accompagner les agriculteurs dans la recherche de débouchés.

Aire de captage

Huit exploitations représentant 1 280 hectares sont engagées dans la démarche de labellisation autour des légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots), ainsi que leurs dérivés : farines, pâtes à base de blé, de légumineuses ou encore des huiles. TPO est installé sur une aire de captage stratégique en amont de Paris qui alimente un tiers des habitants de la capitale en eau potable, il regroupe des agriculteurs engagés de longue date dans l’agriculture biologique. Leur objectif : structurer une filière de production et de transformation locale.

Aujourd’hui, TPO réalise 60 % de son activité auprès de la restauration collective, en lien étroit avec les politiques alimentaires des collectivités, notamment celles de la ville de Paris. Le reste, soit 40 %, est destiné aux GMS et enseignes spécialisées comme Monoprix, Biocoop ou certains magasins Auchan en Île-de-France.