Voilà un acteur qui compte sur le marché français : le veau d’Aveyron et du Ségala représente « environ 50 % de la production de veaux labellisés en France », indique Pierre Cabrit, éleveur et président de l’interprofession régionale du veau d’Aveyron et du Ségala (IRVA). Cette production basée dans l’Aveyron, le Tarn, le Tarn-et-Garonne, le Lot et le Cantal, bénéficie d’un label rouge et d’une IGP (Indication géographique protégée).
Appliquer la loi Egalim
C’est le cahier des charges de l’IGP qui vient d’évoluer. « Nous sommes la première filière viande bénéficiant d’une IGP à intégrer des mesures agroenvironnementales, comme l’oblige la loi Egalim », se félicite le président. Désormais, les exigences intègrent la préservation de la biodiversité, la place centrale de l’herbe (sur 70 % de la SFP — surface fourragère principale), l’autonomie alimentaire (au moins 70 % des aliments produits sur l’exploitation) et le pâturage des mères pendant au moins 182 jours par an. « C’est ce que nous faisions déjà, mais nous pouvons à présent mieux communiquer à ce sujet », assure l’éleveur. Une nécessité alors que 13 000 des 19 000 veaux produits dans la zone de l’IGP sont vendus sous signe de qualité, bien souvent à la fois sous l’étiquette IGP et label rouge.
Mieux valoriser
Cette évolution est indispensable pour « mieux valoriser notre production », poursuit Pierre Cabrit. Les veaux sous démarche de qualité sont achetés à l’éleveur 8,10 €/kg carcasse en moyenne. « Le coût de production, 9,30 €/kg, intègre la rémunération de l’éleveur qui doit rogner sur celle-ci lorsque le prix d’achat est inférieur. La loi Egalim a inversé en partie la tendance, mais nous ne sommes pas encore arrivés à nous faire payer au coût de production. Nous devons donc continuer sur cette lancée », argumente le président.
Contractualiser
La filière fait face aux départs d’éleveurs séduits par les prix attractifs du broutard et du veau standard et au non-renouvellement des générations. En 4 ans, le nombre de fermes produisant du veau d’Aveyron et du Ségala est passé de 466 à 372 et les veaux labellisés de 15 500 à 13 000. « Nous avons des éleveurs en grand questionnement, admet Pierre Cabrit. Mais nous visons davantage de contractualisations, à des prix acceptables, pour donner des garanties à la fois aux éleveurs et aux acheteurs. »