Les volumes et chiffres d’affaires des ventes de produits sous signes d’identification de l’origine et de la qualité (Siqo) ont atteint un plateau depuis 2020 et 2021. Une stagnation qui appelle à une réflexion approfondie sur les cahiers des charges de ces indications géographiques (IGP, AOP, AOC) et labels (Agriculture biologique (AB), label rouge).

L’inflation moins marquée profite à la bio

C’est le constat dressé par Sylvain Reverchon, directeur adjoint de l’Inao lors d’un colloque organisé, le 27 novembre 2024, par La Coopération Agricole sur l’avenir de ces signes. : « Les professionnels ont de vraies interrogations : Comment repositionner les produits ? Est-ce qu’il faut affaiblir les cahiers des charges ou être moins exigeant ? »

Concernant plus spécifiquement les produits issus de l’agriculture biologique, les signes d’une reprise après deux années difficiles se confirment. Fabien Foulon, consultant, relève une hausse notable des ventes en magasins bio (+8,4 %) au premier semestre de 2024 — selon des chiffres de l’Agence bio — portée par la consommation de fruits et légumes et une différence de prix avec le conventionnel qui s’est réduite.

Une reprise que le consultant explique aussi par une inflation moins marquée aujourd’hui que ces deux dernières années, en dessous de 2 %. « Les produits restent toujours 15 % ou 20 % plus cher qu’au début de l’épisode de hausse de l’inflation », souligne-t-il.

« Le contexte inflationniste a touché le business », confirme à ses côtés, Benoît Soury, directeur du marché bio et de proximité en France chez Carrefour qui ambitionne d’être « leader du bio » en 2026 en s’engageant « à proposer la marque bio la moins chère du marché ». Le groupe affirme aujourd’hui travailler avec 4 700 producteurs en agriculture biologique partenaires sur la base de contrat de trois ans avec « la garantie d’une juste rémunération ».

Le besoin de mieux communiquer sur les Siqo

Pour que les Siqo retrouvent de la croissance, François Lacome, administrateur chez FedeLIS (fédération représentant les labels rouges, les indications géographiques et les spécialités traditionnelles garanties), est convaincu qu’il est nécessaire de clarifier l’identité des Siqo auprès des consommateurs qui ne s’y retrouvent plus parmi tous les labels et marques. Il appelle à des campagnes de communication pour valoriser l’ancrage territorial et les valeurs des Siqo.

Une carte est à jouer, selon lui, en restauration hors domicile (RHD) où l’utilisation de produits sous Siqo reste rarement mise en avant. Un manifeste pour soutenir le label rouge et les produits bio est en préparation. Il sera adressé à tous les députés et sénateurs en décembre.

Pour Alban Le Mao, responsable des filières bio à la coopérative Cavac, l’avenir des Siqo et du bio repose sur « la contractualisation et la résilience de la production agricole face au réchauffement climatique ». Il y voit « l’espoir d’une relance ».