« Le glyphosate me permet de réduire l’utilisation d’herbicides en culture et d’économiser de l’eau », explique François Arnoux, agriculteur à Longèves, en Vendée. Depuis le début de sa carrière, il prépare les terres destinées à accueillir les cultures d’été dès le début du printemps puis n’y retouche plus et intervient en direct avec son semoir monograine. Cette technique a deux avantages, selon lui.
Conserver la fraîcheur dans le sol
D’une part, cette technique permet de réduire voir de supprimer les herbicides sélectifs. Les adventices levées à la suite de la préparation du sol au début du printemps sont détruites avec du glyphosate. Le simple passage du semoir monograine remue très peu de terre et ne relance pas la germination de nouvelles plantes indésirables. Pour ce qui est du désherbage, cette stratégie constitue d’une certaine manière un entre-deux entre le conventionnel et le semis direct.
D’autre part, l’absence de travail du sol juste avant le semis permet d’éviter un assèchement du sol et maintient suffisamment de frais pour faire lever le maïs ou les tournesols. Technique particulièrement efficace durant ce printemps très sec qui permet à François Arnoux d’éviter d’irriguer pour faire lever les graines.
Une technique très appréciée en production de maïs semence
Dans certaines parcelles, François Arnoux arrive même à se passer de tout herbicide en culture. Selon lui, cette stratégie est aussi particulièrement bénéfique, voire indispensable, sur maïs semence puisque cette culture d’une part supporte beaucoup moins bien les herbicides et d’autre part, est beaucoup moins concurrentielle vis-à-vis des adventices que le maïs conventionnel.
Semis des #maïs semence en très bonnes conditions Le #glyphosate nous est indispensable pour cette production @Agridemain #FrAgTw @AEGRW @emma_ducros @GeWoessner @LCDAgri @pascalperri @MacLesggy @helenegreg @virginie_garin @J_Denormandie @EmmanuelMacron @agpm_mais @gnis @CAVAC_ pic.twitter.com/2jqiHvEsLM
— Francois Arnoux (@FrancoisArnoux) May 2, 2021
Bien qu’il ne soit pas en semis direct pur, l’utilisation du glyphosate permet à François Arnoux d’être plus performant sur le plan agronomique, économique et écologique.
Pourquoi l'interdiction du #glyphosate nous conduirait vers des impasses techniques, conduisant à des aberrations environnementales et économiques?@agridemain #Fragtw @AEGRW @pascalperri @emma_ducros @GeWoessner @helenegreg @J_Denormandie @EmmanuelMacron @LCDAgri @agpm_mais pic.twitter.com/AxNkNPwKqp
— Francois Arnoux (@FrancoisArnoux) May 3, 2021
« Une approche ponctuellement intéressante »
Selon Valérie Bibard, ingénieur de recherche sur la lutte contre les mauvaises herbes en culture de maïs et espèces associées chez Arvalis, cette stratégie est une approche ponctuellement intéressante mais elle demeure probablement limitée. D’ailleurs, elle n’a pas été identifiée parmi les usages majeurs du glyphosate dans l’enquête menée en 2019 par Arvalis.
Valérie Bibard précise que si les conditions sont favorables, on pourra effectivement observer une efficacité intéressante sur les repousses de graminées, mais le glyphosate n’ayant pas d’activité résiduaire, cela ne limitera pas les levées ultérieures des graminées estivales ou des dicotylédones annuelles courantes dans la culture du maïs.