En 2022, sept variétés de lentilles, toutes couleurs confondues, ont été testées dans le cadre du réseau d'essais de Terres Inovia. "L'objectif est d'aider des agriculteurs à orienter leur choix variétal, sachant que la disponibilité et le contrat rentrent aussi en compte", indique Zoé Le Bihan, référente en lentilles chez Terres Inovia.

La lentille verte est la plus cultivée en France. "En conventionnel, elle représente 95 % du tonnage, et 80 % en bio", précise Zoé Le Bihan. Anicia est la variété historique, inscrite en 1966 par Agri Obtentions. C'est notamment celle inscrite au cahier des charges de la lentille du Berry et du Puy.

Quelques nouvelles variétés ont néanmoins été inscrites au catalogue français plus récemment. "Marble, par exemple, d'origine canadienne et représentée en France par Soufflet, s'en est particulièrement bien sortie cette année, très au-dessus d'Anicia sur le rendement", rapporte Zoé Le Bihan.

Elle précise cependant qu'il faudra retester cette variété, dans d'autres contextes climatiques, pour vérifier si elle maintient son niveau de rendement. "Par ailleurs, les qualités organoleptiques, qui entrent en jeu pour les débouchés en alimentation humaine, n'ont pas été regardées. Or, cet aspect peut pousser une variété même si elle n'est pas première sur le rendement ", précise-t-elle.

Bons résultats pour les canadiennes

Jusqu'à récemment, Flora était l'une des seules variétés de lentilles blondes sur le territoire français. "C'est la variété utilisée pour la lentille de Saint-Flour, dont l'obtention d'un signe de qualité est en cours", détaille Zoé Le Bihan. La coopérative Cavac a inscrit en 2020 la variété Blovita. "Elle s'est très bien comportée cette année parmi les blondes, c'est celle qui tire son épingle du jeu", commente la spécialiste.

Également testée en 2021, Blovita s'était également démarquée par rapport aux autres variétés. C'est le contraire pour Samos, variété blonde d'origine grecque représentée en France par Naudet Frères, qui a peiné. "Elle est vraiment en bas du classement sur l'ensemble du réseau. On ne pense pas la retester l'année prochaine", informe l'ingénieure de Terres Inovia.

En variété corail, Rosana a servi de témoin. "C'est la variété corail la plus ancienne, inscrite en 2003 par Agri Obtentions, qu'on retrouve en majorité sur le territoire", explique Zoé Le Bihan. Une deuxième corail a été testée dans le réseau, Redmoon, d'origine canadienne, représentée par Soufflet en France, qui a obtenu de bons rendements.

"Au Canada, ils utilisent un défanant avant de la récolter, précise l'experte. Ici, elle a bénéficié de l'année sèche, et n'a pas fait de biomasse exubérante qui aurait pu être attendue sur une campagne avec de la pluie en fin de cycle. Il serait intéressant de la tester sur plusieurs années."

Par ailleurs, pour la première fois, deux essais étaient conduits en bio cette année. "Celui du Lot-et-Garonne a été très marqué par le stress thermique. Le deuxième, dans le Doubs, n'a pas tout à fait obtenu le même classement qu'en conventionnel, mais les variétés canadiennes restent en tête sur le rendement", explique l'ingénieure.