« Très probablement le mois de juillet le plus sec » depuis 1959 et le début des relevés : la France affronte depuis des semaines une sécheresse qui a poussé les autorités à imposer des restrictions d’usage de l’eau dans 90 départements, un « record ».

 

« En moyenne [...], il est tombé huit millimètres de précipitations du 1er au 25 juillet », soit « un déficit énorme de précipitations », a indiqué à l’AFP Christian Veil, climatologue chez Météo-France.

 

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30 à 40 % de pertes en maïs non irrigué

Autre « record » : celui « du nombre de départements avec restriction » sur l’usage de l’eau. Selon le ministère de la Transition écologique, sur 96 départements, seuls l’Aisne, l’Ariège, la Corrèze, les Hauts-de-Seine, Paris et la Seine-Saint-Denis ne sont pas concernés par au moins un arrêté préfectoral limitant certains usages de l’eau, selon le site de l’information sécheresse du gouvernement, Propluvia.

 

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La carte de Propluvia résumant les différents niveaux d’alerte a viré au rouge dans une bonne partie de l’ouest du bassin de la Loire, mais aussi dans la Drôme, l’intérieur du Var ou le Lot. Dans ces zones, seuls les prélèvements d’eau pour les usages prioritaires sont autorisés. Les prélèvements à des fins agricoles sont proscrits.

 

L’agriculture est très touchée. « Pour les producteurs de maïs non-irrigué, on pense qu’on va perdre entre 30 et 40 % de production avec la combinaison de la sécheresse et de la chaleur », a estimé Laurent Badin, directeur commercial de Maïsadour, premier collecteur de maïs dans le Sud-Ouest.

 

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La Loire au plus bas

Le débit de la Loire est en forte baisse, à 129 m³ par seconde le 20 juillet, contre 475 m³/s au début du mois. La Loire-Atlantique est placée en « alerte eau potable » depuis le 20 juillet.

 

En Lorraine, le faible débit de la Moselle oblige la centrale nucléaire de Cattenom à puiser l’eau destinée à refroidir ses installations dans un bassin de retenue voisin.

 

En Franche-Comté, plusieurs communes du Doubs n’ont plus d’eau potable et sont alimentées par des camions-citernes, selon la préfecture.

 

De son côté, le Vaucluse a interdit d’accès l’ensemble de ses massifs forestiers pour la journée en raison du risque élevé d’incendie. Idem dans les Bouches-du-Rhône où la préfecture a prolongé la fermeture des 25 massifs forestiers du département, dont le très touristique parc national des Calanques. Le Var ou la Haute-Corse ont également bouclé plusieurs massifs.

Les vendanges très précoces

En Bourgogne, l’alerte rouge sécheresse ne concerne que la zone de Beaune (Côte-d’Or), réputée pour ses vins, laissant entrevoir des vendanges encore très précoces. Le record de 2020 pourrait même être battu, lorsque la récolte avait démarré le 16 août, du jamais vu depuis... 1556.

 

La circulation sur les fleuves et canaux est également très perturbée : la navigation est interrompue sur une partie du canal de Bourgogne et dans la région de Nancy, tandis que beaucoup de péniches sur le Rhin ne sont chargées qu’au tiers de leur capacité, pour ne pas racler le fond du fleuve.