« On ne connaît ni la hauteur, ni la durée de la vague sanitaire, et l’inquiétude est énorme, confie Christophe Léger, éleveur laitier. On essaie de garder notre sang-froid, de faire confiance à ceux qui détiennent les savoirs pour contenir la maladie. » Depuis la confirmation du premier cas français de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) en Savoie le 29 juin 2025, cet éleveur laitier situé à Gruffy, dans le périmètre de protection de 20 kilomètres, dort mal.
Mesures de prévention
Pour contenir cette maladie des bovins transmise par les insectes hématophages (taons…), une zone réglementée de 50 kilomètres a été instaurée, touchant les deux Savoies, l’Ain, l’Isère et le canton suisse de Genève. L’absence de risque pour les humains a permis de lever, dès le 2 juillet, l’interdiction imposée initialement sur les fabrications au lait cru. Une dérogation a aussi été obtenue pour transporter les animaux à l’abattoir, en suivant un protocole strict. Les épandages de lisiers et fumiers sont interdits. Tout mouvement d’animaux aussi.
« En dehors des groupements pastoraux où tout est figé, on peut faire le strict nécessaire pour les mises bas ou l’alimentation des bêtes, en désinsectisant les bêtes et véhicules, reprend Christophe Léger, qui est aussi président du Suaci Montagn’Alpes (organisme inter-chambres d’agriculture). Une cellule de crise déployée par la chambre et les GDS accompagne les éleveurs. Nous évitons aussi de nous réunir entre agriculteurs. »
Le 8 juillet 2025 en fin de journée, quatre foyers de dermatose nodulaire contagieuse avaient été confirmés et dépeuplés, tous dans la commune d’Entrelacs (Savoie). Des visites sanitaires sont en cours dans chaque élevage à moins de 20 kilomètres, et dans un échantillon du rayon de 50 kilomètres.
Des suspicions chaque jour
Des cas suspicieux sont annoncés chaque jour, et tout se fige 48 heures en attendant les résultats. « Vu la menace, on mise tout sur la prévention, reprend Christophe Léger. En plus en Savoie, la population triple en été ! Même si l’accueil à la ferme n’est pas interdit, il faut éviter que les visiteurs approchent les animaux. Mais on n’empêchera pas les randonneurs de traverser les alpages. »