Après la confirmation d’un foyer de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) dans un élevage de bovins en Savoie ce 29 juin 2025, le ministère de l’Agriculture a remis à jour un guide pratique sur cette maladie virale qui affecte les bovins. Si elle touche les bovins, les zébus et les buffles, la dermatose nodulaire contagieuse n’est pathogène que chez les bovins, précise le document, et non transmissible à l’homme. Elle est inscrite sur la liste des maladies de catégorie A de la loi européenne sur la santé animale (règlement UE 2016/429), donnant lieu à une éradication immédiate.

Chute de la production

La dermatose nodulaire contagieuse impacte l’état général de l’animal, entraînant un amaigrissement important, une chute de la production laitière, et une baisse de la fécondité.

« La mortalité est faible, sauf dans le cas de maladies intercurrentes, ainsi que chez les animaux importés en Afrique et les races améliorées. Les animaux qui survivent à la maladie présentent une immunité solide et durable. »

Quels symptômes ?

La période d’incubation varie de 4 à 14 jours, mais peut atteindre un mois, précise le ministère. Dans sa forme classique, la maladie débute par une hyperthermie qui peut atteindre 41°C et persister durant deux semaines. Elle s’accompagne habituellement de symptômes généraux tels qu’un état d’« abattement, anorexie, larmoiement, d’écoulement de salive et d’une chute brutale de la lactation », ainsi qu’une inflammation des ganglions lymphatiques.

S’ensuivent des signes cutanés, à commencer par l’apparition d’un hérissement des poils, suivi par l’apparition de « nodules durs, arrondis et indolores, de 0,5 à 6 cm de diamètre », le plus souvent sur la tête (pourtour des yeux et du mufle), le cou, les membres et la mamelle.

« Dans les formes graves, l’état général s’altère rapidement et l’on peut observer une pneumonie, un arrêt de la rumination et une météorisation si des nodules affectent les piliers du rumen », avertit le ministère. Des formes bénignes, voire inapparentes, existent : « Les symptômes généraux sont alors frustes ou absents, les nodules cutanés, quand ils existent, sont de petite taille et guérissent rapidement. En revanche, la réaction fébrile et l’hyperthermie sont constantes. »

« Enfin, il existe de grandes variations individuelles, certains animaux semblant présenter une résistance naturelle importante. L’âge ou les conditions d’élevage semblent pouvoir influer sur la sévérité de l’expression clinique », indique le guide pratique.

Transmission vectorielle

Les principales portes d’entrée du virus sont la peau ou les muqueuses digestives. La transmission vectorielle semble représenter le mode de transmission principal de la dermatose nodulaire contagieuse. Les foyers apparaissent en général aux périodes de pullulation des insectes.

« Si le rôle des Stomoxes [mouches piqueuses] est établi, d’autres insectes hématophages pourraient aussi être impliqués (moustiques, culicoïdes…). La transmission directe et transmission indirecte (par exemple, via l’abreuvoir) sont considérées comme possibles. »

Agir vite en cas de suspicion

« Les éleveurs doivent surveiller quotidiennement l’état de santé des animaux et alerter immédiatement leur vétérinaire en cas de suspicion », informe GDS France, qui a diffusé une fiche réflexe à destination des éleveurs. Le vétérinaire déclarera la suspicion à la DDETSPP (1) et réalisera des prélèvements sur les animaux afin de confirmer ou infirmer la présence du virus. Des mesures telles que « l’isolement des animaux malades, l’interdiction de mouvements et le renforcement de la biosécurité » sont à respecter.

Présente en Afrique du Nord

En Europe, la dermatose nodulaire contagieuse a atteint les pays des Balkans en 2015-2016 et a été éradiquée grâce à un ensemble de mesures de lutte, parmi lesquels une campagne de vaccination régionale qui a joué un rôle déterminant. Depuis 2023, la maladie est restée présente en Afrique du Nord (Tunisie, Algérie et Libye). À la fin de juin 2025, des foyers ont été confirmés en Italie.

(1) Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations.