Dans un communiqué diffusé le 21 février 2025, les deux fédérations représentant la distribution se sont étonnées des accusations dont les enseignes sont la cible. Plusieurs organisations professionnelles du secteur avicole avaient dénoncé plus tôt l’annulation par la distribution d’une réunion concernant le renouvellement de l’accord sur le financement de l’ovosexage, et fait part de leur crainte d’un transfert de la charge financière aux éleveurs.
La FCD et la FCA collège alimentaire indiquent que la distribution est « seule à financer depuis décembre 2022 le process de l’ovosexage pour plus de 80 millions d’euros ». La déléguée générale de la FCD, Layla Rahhou, a même rappelé sur LinkedIn que la discussion en cours « ne prévoit pas un seul euro à la charge des producteurs. Il prévoit une nouvelle modalité de calcul et une redistribution des coûts sur l’ensemble des débouchés des œufs sur la base d’un accord validé par toutes les familles de l’interprofession ».
Dans leur communiqué, les deux fédérations assurent que la distribution a même consenti à étendre la durée de financement pour une durée de trois mois de décembre 2024 à février 2025, le temps de trouver une solution acceptable pour l’ensemble des parties prenantes.
Responsabilité de l’État
Les représentants des distributeurs estiment par ailleurs que « le long délai de réponse de l’État » — qui a émis des doutes à la fin de janvier 2025 sur la validité juridique de l’accord — a « entravé le processus de mise en œuvre de l’accord de novembre 2024 ». Malgré de nombreuses demandes, la FCD et la FCA collège alimentaire regrettent de ne pas avoir reçu de confirmation écrite de ces analyses, ni de propositions alternatives pour permettre la validation de l’accord conclu. Elles demandent maintenant au gouvernement de valider juridiquement l’accord trouvé par l’interprofession en novembre 2024.
Lever le boycott
En réaction à cette situation, la Confédération française de l’aviculture (CFA) a appelé le 19 février 2025 à un arrêt total des livraisons vers certaines enseignes jugées responsables du blocage. Ce que la grande distribution considère comme une entente anticoncurrentielle nuisible à l’ensemble de la filière et des consommateurs. La distribution assure qu’elle reste ouverte à un accord équilibré, mais refuse toute négociation sous la contrainte.