Alors que le ministre de l’Agriculture exposait son projet de loi d’orientation en Conseil des ministres, ce 3 avril 2024, les députés de La France insoumise (LFI) présentaient à la presse leur contre-plan sur ce projet de loi.

Un texte peu efficace face au défi du renouvellement des générations

Un contre-plan qui s’oppose à une loi d’orientation « pour une agriculture capitaliste qui petit à petit appartiendra à des agrifirmes et des fonds d’investissement », et peu efficace face au défi du renouvellement des générations agricoles, selon la députée Aurélie Trouvé.

« Il s’agit d’un texte dangereux avec des reculs environnementaux qui poussent à l’agrandissement, avec des reculs sur l’eau et les haies au nom de la simplification », dénonce aussi la députée Manon Meunier.

Dans leurs propositions, les insoumis appellent à financer davantage les mesures agroécologiques, à taxer les intrants chimiques, à interdire les pesticides les plus dangereux, ou encore de créer un moratoire sur les projets de bassines.

Accompagner toutes les installations

Outre les aspects environnementaux, LFI s’attaque aussi au volet du renouvellement des générations et déplore qu’aucun objectif chiffré sur l’installation ne figure dans le projet de loi. Aurélie Trouvé craint que le futur guichet France ServiceS Agriculture, porté par le réseau des chambres d’agriculture, ne soit pas suffisamment diversifié en termes de structures d’accompagnement.

La création des groupements fonciers agricoles d’investissement (GFAi) est « la porte ouverte à la spéculation foncière et à l’arrivée de fonds d’investissement extérieur au monde agricole », explique-t-elle également.

Absence de mesures sur le revenu

Absent aussi de la loi d’orientation, le revenu agricole. « Aucune politique d’accompagnement à l’installation-transmission ne résoudra le renouvellement des générations agricoles, si on n’améliore pas le revenu des agriculteurs », souligne la députée Mathilde Hignet.

Elle prône aussi la mise en place de « prix rémunérateurs garantis » et de mobiliser le levier de la commande publique. Un levier nécessaire pour l’atteinte des objectifs de la loi Egalim en termes d’approvisionnement de produits locaux et labellisés.

« La multiplication des accords de libre-échange participe à la désorganisation », ajoute aussi la députée, qui demande l’activation des clauses de sauvegarde disponibles et l’instauration d’un moratoire sur les accords de libre-échange.