Un matériel agricole est affiché en ligne à un prix défiant toute concurrence ? Méfiance. Si des arnaqueurs peuvent parfois se cacher sur les plates-formes de petites annonces, les réseaux sociaux sont aussi un terreau pour les escrocs. Jean-Jacques Latour, directeur expertise chez Cybermalveillance.gouv.fr, l’observe notamment sur Facebook. « Nous avons repéré des fausses publicités qui renvoient vers des sites présentant du matériel agricole à des tarifs très attractifs. » Avec des sites qui peuvent paraître plus vrais que nature, la vigilance doit être de mise.
Comment éviter de tomber dans le piège ?
Comparer le prix du matériel en question sur d’autres sources internet est un premier réflexe pour vérifier que l’offre n’est pas trop belle pour être vraie et qu’elle est cohérente par rapport aux prix pratiqués sur le marché. S’ensuit une étude du site internet lui-même.
Cybermalveillance.gouv.fr recommande de privilégier des achats sur des sites liés à des sociétés françaises ou de l’Union européenne. En cas de litige, la réglementation européenne qui s’y applique offre une protection à l’acheteur. Il est possible de vérifier l’identité de ceux qui sont derrière ces sites en consultant les mentions légales. Elles sont généralement publiées tout en bas de chaque page. Si vous ne connaissez pas le site, une rapide recherche dans votre navigateur en tapant le nom du site suivi du mot « arnaque » ou « escroquerie » permet de vérifier si d’autres personnes ont signalé une tentative de fraude.
Soyez également vigilant sur les détails du site. Certains signes doivent vous alerter comme des fautes d’orthographe, un service client difficilement joignable ou des moyens de paiement suspects (virement bancaire uniquement par exemple). L’URL, l’adresse du site internet qui peut être consultée en haut de votre navigateur (ou parfois en bas, sur téléphone), peut livrer un indice pour vérifier s’il copie ou non un autre site officiel. Si vous tombez un jour sur www.lafrangeagriicole.fr par exemple, ne vous y égarez pas !
Vigilance au moment du paiement
Si vous passez au paiement, « le site marchand a l’obligation d’assurer la sécurité des transactions, indique Didier Le Goff, avocat. Les navigateurs vous préviennent généralement lorsque le site est non sécurisé par un message d’alerte. »
Le consentement au paiement s’effectue légalement en deux clics, rappelle Cybermalveillance.gouv.fr. Le premier vous emmène sur une page de vérification de la commande. C’est à cette étape que des options supplémentaires comme une assurance ou une livraison payante peuvent être cochées par défaut. Le deuxième clic vous emmène sur une autre page afin de réaliser le paiement. Deux vérifications sont recommandées à cette étape.
La première consiste à observer si l’URL comporte la mention « https :// » et non « http :// ». « Le -s à la fin est symbole de sécurité : il s’agit du protocole TLS, qui garantit le chiffrement de vos données bancaires entre votre machine et le site marchand », insiste Cybermalveillance.gouv.fr. La deuxième consiste à contrôler, près de l’URL, si le pictogramme en forme de cadenas est bien présent. C’est un signe de sécurité de paiement en ligne. Ces vérifications visent à prévenir le piratage de votre carte bancaire.
En cas de doute, vous pouvez signaler le site sur la plate-forme Thesee du ministère de l’Intérieur, accessible sur le site service-public.fr (promis, c’est un vrai site).