Quelque 70 % des agriculteurs français sont potentiellement éligibles aux écorégimes, financement « verts » de la prochaine mouture des aides européennes de la Pac, a affirmé mardi 6 avril 2021 le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, quelques jours après des manifestations d’agriculteurs.
Des inquiétudes
« Comment ne pas être inquiet lorsqu’on entend dire que la France pourrait consacrer 20 % de ses paiements directs à des écorégimes, alors même que 70 % des agriculteurs n’auraient pas la possibilité de bénéficier de ces régimes ? », a interrogé Nicolas Forissier, député de l’Indre (LR), lors de la séance de questions au gouvernement de l’Assemblée nationale du 6 avril 2021.
« Alors même que les discussions sont toujours en cours – la prochaine réunion se tient demain à mon ministère —, la première évaluation, c’est strictement l’inverse, 70 % des agriculteurs au niveau national, sont éligibles à l’écorégime », lui a répondu Julien Denormandie.
Il a ainsi battu en brèche les craintes exprimées par des agriculteurs, notamment des céréaliers, qui ont manifesté la semaine dernière autour de Paris, craignant de voir, pour une majorité d’entre eux, une part importante des aides européennes leur échapper, avec la mise en place de cette nouvelle source de financement conditionnée à la mise en place de pratiques plus respectueuses de l’environnement. Les agriculteurs qui ne rentreraient pas dans les clous pour recevoir ces aides, perdraient 60 à 80 euros d’aides par hectare, selon Damien Greffin, président de la FNSEA Grand bassin parisien.
Obligatoire pour tous les États membres
« Nous avons obtenu que cet écorégime, qui est le nouveau mécanisme d’agroécologie, il soit obligatoire pour tous les Etats-membres et pas qu’en France, pour enfin lutter contre cette compétition déloyale qui faisait que les principales pratiques vertueuses étaient faites dans notre pays et pas dans d’autres Etats-membres », a ajouté Julien Denormandie.
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La France travaille actuellement sur son plan stratégique national (PSN), sa déclinaison de la future politique agricole commune qu’elle doit présenter en juin à la Commission européenne, à l’instar de ses voisins de l’Union européenne. Un exercice complexe, sachant que le cadre général est toujours en train d’être négocié à Bruxelles.