Compte tenu des conditions météorologiques favorables ces derniers jours, l’activité des méligèthes a progressé. L’édition Poitou-Charentes du BSV (bulletin de santé du végétal) rappelle que « les adultes de méligèthes perforent les boutons floraux du colza pour se nourrir du pollen et également pour pondre, mais les larves n’ont aucune incidence sur le développement du bouton. En endommageant le pistil, ils provoquent l’avortement des boutons floraux ».
Se fier à l’observation sur les plantes
La dernière publication du BSV de la Normandie met aussi en garde : « Les cuvettes jaunes très attractives pour les méligèthes n’indiquent en rien un niveau de risque imminent ! C’est l’observation sur plantes qui guide le raisonnement de lutte, à l’échelle de la parcelle. »
La période de risque va ainsi du stade D1 (boutons accolés) au début de la floraison (F1). En effet, dès l’apparition des premières fleurs, ces petits coléoptères ne sont plus nuisibles car le pollen est accessible et ils deviennent au contraire des pollinisateurs.
Résistance aux pyréthrinoïdes en « -ine »
Le seuil indicatif de risque dépend en outre du stade et de l’état du colza. Pour une plante vigoureuse, il est de 3 méligèthes par plante au stade D1. Mais généralement, l’intervention n’est pas justifiée et il faut reporter la prise de décision au stade E (boutons séparés avec des pédoncules floraux allongés et inflorescences secondaires dégagées). À ce stade, justement, le seuil passe à 6-9 insectes par plante. En revanche, avec un colza « handicapé », le seuil est de 1 méligèthe par plante à D1 et de 2 à 3 insectes au stade E.
« Les méligèthes sont résistants aux pyréthrinoïdes en « ine » : lambda-cyhalothrine, deltaméthrine, cyperméthrine… Les substances actives efficaces sur méligèthes sont l’étofenprox (Trebon 30EC, Uppercut 0,2 l/ha) et le tau-fluvalinate (Mavrik Smart, Talita 0,2 l/ha). Pour le volume de bouillie, l’optimum est autour de 200 l/ha », complète Terres Inovia.