Les tests Berlèse, qui permettent de connaître l’infestation d’une parcelle de colza en larves de grosses altises, ont débuté ou commenceront très prochainement selon les régions. Dans le Limousin, ils peuvent s’envisager « à partir de fin octobre dans les parcelles colonisées précocement et au début du mois de novembre dans le cas le plus fréquent », indique le bulletin de santé du végétal (BSV) local. Dans les zones nord et est, les premières larves commencent à s’observer, et la période de surveillance via les tests Berlèse « doit débuter à partir de maintenant », rapportait l’équipe de Terres Inovia du secteur le 24 octobre 2025.
Larve de grosses altises : bien évaluer le risque (19/11/2024)
Faire deux tests
« Compte tenu de la persistance du vol des adultes sur certains secteurs, des émergences échelonnées sont à prévoir », poursuit Terres Inovia qui recommande de refaire un test Berlèse « deux à trois semaines plus tard. » L’institut technique explique que le risque d’avoir des dégâts nuisibles dépend de l’état de croissance du colza à l’entrée de l’hiver et de sa capacité à engager la montaison au printemps (selon le contexte pédoclimatique, le choix variétal, l’enracinement…).
En Champagne-Ardenne, « les premiers retours de test Berlèse montrent des infestations hétérogènes et certaines parcelles présentent déjà des infestations dépassant les seuils indicatifs de risques », rapporte le BSV de la région. Le risque est considéré comme « faible » lorsque moins de 2 à 3 larves par plante sont dénombrées, et comme « fort » lorsque le seuil de plus de cinq larves par plantes est dépassé. « Entre ces deux seuils, c’est l’état du colza (biomasse, croissance, carence, enracinement, etc) qui va caractériser le risque », précise le BSV.
Réaliser un test Berlèse
Pour réaliser un test Berlèse, il est nécessaire de prélever quatre fois cinq plantes consécutives, en les coupant au niveau du collet, puis d’éliminer l’extrémité des feuilles et de laver les plantes. Disposer ensuite ces plantes sur un grillage au-dessus d’un récipient contenant un mélange d’eau et alcool (50/50) ou de produit vaisselle.
La pièce doit être chauffée à 20 °C environ et être aérée pour favoriser le dessèchement des plantes. Les larves présentes dans les plantes sortent progressivement dans un délai d’une à deux semaines. En cas d’absence de larves lors de ce premier bilan, une vérification ultérieure en cours d’hiver est nécessaire.
Interventions chimiques
Avant d’intervenir, il convient de se renseigner sur l’état des résistances dans sa région. Terres Inovia indique « qu’en l’absence de résistance forte SKDR, la lambda-cyhalothrine (Karaté Zéon dans nos essais) est le pyréthrinoïde le plus efficace, supérieur à la cyperméthrine. La deltaméthrine (Decis Protech dans nos essais) est intermédiaire. Les pyréthrinoïdes particuliers etofenprox, tau-fluvalinate, esfenvalérate sont en retrait en termes d’efficacité. »
L’institut technique conseille de positionner l’intervention chimique aux stades sensibles (L1 et L2), lorsque les larves sont encore mobiles. Il ajoute que dans ses essais, « les meilleures efficacités sont obtenues en tendance lorsque les températures moyennes ne descendent pas sous 7°C les quelques jours qui encadrent l’intervention. » Terres Inovia ajoute que les applications de sortie hiver ne sont pas efficaces pour réduire l’impact des insectes sur les plantes.