Zeuzera pyrina (ou zeuzère du poirier) frappe aussi bien les pommiers que les poiriers, pêchers, abricotiers ou cerisiers. « En France, il est apparu en 2007 dans le Rhône. Dans les Pays de la Loire, nous l’avons repéré en 2019 ; d’abord, dans les vergers bio puis en conventionnel, explique Nadia Tounsi, conseillère en arboriculture à la chambre d’agriculture. L’an dernier, comme dans les autres régions, le vol a été particulièrement important. »
La larve vit longtemps
Reconnaissable à ses ailes blanches parsemées de taches bleuâtres, à ses six points bleus sur le thorax, Zeuzera pyrina est un papillon nocturne. Les adultes vivent en moyenne de sept à dix jours et jusqu’à 14 ou 15 jours en conditions humides. Plus grande que le mâle, la femelle mesure 5 ou 6 cm. « Elle pond une fois par an, entre 400 et 1 000 œufs, ce qui est beaucoup. Et la larve vit très longtemps : de dix mois à deux ans ! »
L’an dernier, les premiers vols de la zeuzère du poirier ont été observés à la mi-mai dans les Pays de la Loire et les derniers, autour du 10 septembre avec, entre deux, un pic du 15 juin au 15 août. En attaque primaire, les larves se dirigent toujours vers les organes jeunes de l’arbre : les feuilles, les rameaux jeunes et les bourgeons.
« À l’observation, on voit des jeunes pousses qui dessèchent, dépérissent et quand on les casse, elles sont vides à l’intérieur. » En attaque secondaire, la larve, qui peut mesurer jusqu’à 5 cm de longueur, migre vers les branches et le tronc. « À ce stade, on ne peut plus rien contre elle. » Le développement de l’insecte est très lié à l’augmentation des températures.

Des pièges à positionner tôt en saison
Pour la détecter, les pièges sont une solution intéressante à condition de les positionner tôt en saison, au début de mai dans les Pays de la Loire. Deux suffisent. « Il faut les mettre à l’extérieur de la parcelle », rappelle Nadia Tounsi, qui conseille de laisser un espace de 20 à 50 mètres entre le piège et le premier rang d’arbres.
Concernant les comptages, deux périodes sont propices : juillet-septembre et septembre-octobre. Dans le premier, il s’agit de compter les pousses flétries. Et dans le second, d’observer les glomérules à l’aplomb des branches charpentières et du tronc. Quelle que soit la période, les comptages seront réalisés sur un échantillon de 50 à 100 arbres par parcelle.
Un seuil d’intervention à 5 %
Pour les comptages d’été, « on considère que la pression est forte si on a plus de 5 % de pousses flétries, indique Nadia Tounsi. Dans ce cas, il faut intervenir ». Pour les comptages de septembre/octobre, le seuil est à 5 % d’arbres attaqués. Les arboriculteurs ont actuellement deux moyens de lutter contre Zeuzera pyrina : la confusion sexuelle avec un produit (Ginko Z ®) qui perturbe l’activité sexuelle du mâle et la lutte chimique (Bacillus thuringiensis).