« Nous avons tous réalisé un travail de fou au sein du Comité des solutions », s’est exclamée Françoise Roch, présidente de la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF) en clôture du « Tour de France des alternatives », le 15 janvier 2025 au Sival. Piloté par le Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes (CTIFL), l’événement a permis de revenir sur le travail du comité, mais aussi d’actualiser celui du Parsada, le plan d’action pour l’anticipation du retrait de substances actives et le développement d’alternatives.

Cyril Pogu, coprésident de Légumes de France, et Françoise Roch, présidente de la FNPF, le 15 janvier 2025 au Sival. (©  Anne Mabire/GFA)

Près de 400 solutions en fruits

Le rôle du comité de solutions est d’analyser les écarts d’autorisation entre les États membres de l’Union européenne, d’identifier les leviers d’action pour les réduire et de les classer en fonction de leur intérêt (fort à faible). En novembre dernier, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a relancé ces travaux.

Concernant l’arboriculture, 374 solutions ont finalement été identifiées. Parmi elles, « il y en a 141 (38 %) pour lesquelles on peut espérer une autorisation de mise sur le marché (AMM) », précise Sophie Szilvasi, de la Direction générale de l’alimentation (DGAL).

En production légumière, le nombre de solutions grimpe à 397. Quasi la moitié (197) présentent des critères toxicologiques favorables laissant entrevoir « une AMM a court terme dans 23 % des cas ; à moyen terme, dans 8 % ».

Prêts pour la deuxième vague Parsada

Tandis que le Comité travaille sur les écarts d’autorisation, le Parsada se concentre, lui, sur le risque de retrait de matières actives. « En 2023, le ministère de l’Agriculture a précisé qu’un tel risque pesait, à quatre ans, sur 75 matières actives », rappelle Marc Delporte, du CTIFL. « Parmi elles, quarante sont des substances pivots en fruits et légumes. » Autrement dit, à court terme, plus de trois cents usages sont menacés pour ces productions ; c’est un tiers du total.

Dans ce contexte, également confronté à la diversité des espèces (80) et des ravageurs, les professionnels ont dû faire des choix. Dans la première vague du Parsada (2024), la priorité est allée aux solutions de désherbage et compte tenu de l’urgence, à la mouche de la cerise. Quatorze plans d’actions ont été validés.

Pour la seconde vague, les lettres de motivation ont été déposées en décembre dernier. « La priorité a été donnée à la problématique “pucerons” ». Enfin, dans la perspective d’une troisième vague complémentaire, le CTIFL a d’ores et déjà retenu la problématique « mouche ».