« Alors que les lois Egalim successives ont instauré une construction du pri x en marche avant pour une juste rémunération des producteurs, le législateur prend le risque d’une pression accrue sur les organisations de producteurs (OP) dans le secteur laitier pour faire évoluer les prix à la baisse », s’inquiète France OP Lait (1), dans un communiqué publié le jeudi 19 octobre 2023. France OP lait représente un tiers des organisations de producteurs de lait en France, soit 6 000 exploitations laitières produisant près de 3 milliards de litres de lait.

Loïc Adam, son président, soutient que le projet de loi visant à avancer la date de fin des négociations commerciales « risque d’entériner une sorte d’Egalim inversée, avec une répercussion des baisses de prix de l’aval à l’amont ». Une situation qu’il juge « alarmante dans un contexte où les tendances de prix sont déjà plutôt baissières, et ce alors même que la collecte ne cesse de dévisser ».

« Perte de souveraineté alimentaire »

D’après France OP lait, « nombre d’OP se battent encore pour l’application des grands principes d’Egalim, à savoir la prise en compte des coûts de production et la construction du prix en marche avant. » Elle considère qu’« il est faux de croire que les coûts de production sont systématiquement pris en compte dans les négociations entre industriels et grande distribution ».

Dans les faits, la fédération constate que pour les acteurs de l’aval, « la justification du prix payé au producteur suffit, peu importe que les coûts de production soient réellement pris en compte ». Et Loïc Adam de mettre en garde les acteurs de la filière vis-à-vis de l’érosion du nombre d’éleveurs. « Finalement, c’est bien le consommateur français qui fera les frais d’une production laitière en chute libre, ouvrant grand la voie aux importations et à une perte de souveraineté alimentaire. »