Chaînette autour du cou, cheveux ras, Simon Dumontet est un garçon à l’esprit carré qui a le goût du travail bien fait. La tenue de son exploitation herbagère en Saône-et-Loire (60 charolaises sur 100 ha) en témoigne. Cette qualité a fait la différence le 21 mai dernier à Villefranche-d’Allier. Ce jour-là, le jeune éleveur concourrait pour le championnat de France de pose de clôture.

Le challenge consistait à tirer une ligne de 100 m de long avec trois rangs de fil électrique. « Il fallait, planter le poteau de départ à une hauteur déterminée, fixer les isolateurs, les ressorts, les tendeurs, les nœuds de raccordement et installer le poste de clôture », précise Simon. Au-delà de vitesse d’exécution, les huit participants étaient évalués sur la qualité, la propreté et la régularité de leur travail. Des indicateurs qui parlent à l’agriculteur.

Un brin compétiteur

Le titre de champion n’a pas pour autant fait tourner la tête de Simon. Le papa d’Olivia, fillette de 3 ans et demi, qualifie sa prestation « d’amusement ». « Bien sûr, j’étais content de monter sur le podium. Mais j’ai surtout passé une super soirée avec mes collègues des différentes régions de France. C’est d’ailleurs avant tout pour le côté convivial de la manifestation que j’étais venu ».

Embarqué dans l’évènement il y a trois ans par Thibault Chevallier, technico-commercial de Patura, l’agriculteur de 33 ans s’est lancé sans se mettre de pression. « Je me suis juste appliqué un peu plus qu’à la maison ». Un brin compétiteur malgré tout, ce fils d’éleveur avait fini l’an dernier second derrière un collègue de l’Allier, Michel Pessot, devenu ami.

« Peu patient » concède-t-il, Simon apprécie d’être à l’air libre et que ça bouge autour de lui. « J’aime voir du monde. Ça aide à garder le moral et ça fait avancer. Le fait d’être son propre patron offre une souplesse pour se libérer. Alors autant en profiter ». Ses engagements professionnels (service de remplacement, AOP Bœuf de Charolles, etc.) élargissent son cercle d’amis et de famille. Dans la commune où il s’est installé, hors cadre familial, il y a bientôt neuf ans après une belle expérience de salarié en élevage bovin, Simon est bien entouré. « J’ai la chance d’avoir autour de moi des jeunes agriculteurs dynamiques avec lesquels on s’entraide et on fait des fêtes ».

Son activité d’éleveur le passionne. « J’ai toujours aimé ce que je faisais. J’ai ce métier dans les tripes. J’ai toujours été optimiste sur l’avenir du métier, persuadé qu’un jour ça finirait par payer. » La conjoncture actuelle, un rattrapage salutaire, lui donne raison.