Le GIPT, Groupement interprofessionnel pour la valorisation de la pomme de terre, a dressé son bilan de la campagne de 2018-2019 à l’occasion d’une conférence de presse le 15 janvier 2020.

Campagne féculière difficile

Les surfaces contractualisées en débouché fécule ont augmenté (24 350 ha), mais les rendements sont en berne, notamment en raison de la sécheresse estivale, avec 190 012 t récoltées, contre 232 000 t l’année précédente, indique l’interprofession.

 

Le GIPT note un changement dans les utilisations de la fécule : autrefois majoritairement en papeterie, les industries agroalimentaires absorbent désormais 70 % des volumes, la filière de la papeterie 24 % et la chimie-pharmacie 6 %.

 

Cette campagne aura aussi été marquée par les difficultés de récolte, perturbées par les pluies importantes. Par ailleurs, le manque de disponibilité en plants entraînera une diminution des surfaces emblavées pour la prochaine campagne.

Forte progression des produits surgelés

Les volumes à destination des industries alimentaires sont à la hausse, à 1,26 Mt dont 64 % sont transformés en produits surgelés (en progression de 7,6 % par rapport à la précédente campagne), 17 % en produits déshydratés et 13 % en chips.

 

La consommation apparente des ménages est en augmentation depuis 3 ans, après une période de décroissance entre 2015 et 2017, et s’élève à plus de 2,12 Mt en équivalent pommes de terre.

Point noir sur l’avenir de la filière

L’année 2020 marque l’interdiction du CIPC, produit antigerminatif. Comment y faire face ? s’interroge l’interprofession. Les doses résiduelles dans les installations posent en effet un problème, et les produits de substitution, très volatils, nécessitent des bâtiments ventilés. « De 25 à 30 % des bâtiments ne sont pas adaptés pour ces nouveaux produits et devront subirent des aménagements », déplore Christian Vanderheyden, président du GIPT. Ce dernier demande un accompagnement par l’État, sans quoi les producteurs risquent de se décourager et la filière de perdre du volume de production. « La filière est déjà confrontée à des attentes fortes : de moins en moins de traitements disponibles, la mise en place de ZNT et le changement climatique qui favorise une recrudescence des taupins et des doryphores », conclut-il.