Le 29 avril 2024, la Confédération paysanne, partie civile dans l’affaire des carottes de Créances traitées au dichloropropène, a annoncé avoir remporté « une victoire » par le rejet du pourvoi en cassation des prévenus.
« Douze producteurs et deux intermédiaires, un importateur et un revendeur, sont donc définitivement condamnés pour l’importation, la détention, l’usage, la publicité et la commercialisation d’un produit interdit », indique le syndicat par communiqué de presse.
Les peines retenues vont de 10 000 à 30 000 euros d'amende pour les producteurs, et de 60 000 euros d’amende à six mois de prison avec sursis pour les intermédiaires, précise la Confédération paysanne.
132 tonnes de produit
« Au total, entre 2018 et 2020, plus de 132 tonnes de ce pesticide avaient été importées d’Espagne, dont plus de 107 tonnes avaient été appliquées sur des cultures de carottes », rappelle la Confédération paysanne. Interdit dans l’Union européenne depuis 2007, le dichloropropène avait bénéficié de plusieurs dérogations en France, jusqu’en 2018.
« Ce laps de temps n’a pas été mis à profit pour mettre en place des solutions alternatives et il a permis à des importateurs et des revendeurs de réaliser des profits substantiels, affirme le syndicat. C’est le procès du système agro-industriel qui s’est aussi joué dans cette affaire, un système dont l’unique boussole est le profit à court terme. Tant que la vision court-termiste sera la priorité, la sortie des pesticides restera une déclaration d’intention sans réelle application », ajoute-t-il.