L’interdiction du dichloropropène en juin dernier expose les agriculteurs et toute la filière légumière de la Manche à de graves difficultés. C’était le message des agriculteurs qui se sont réunis au petit matin du 29 avril 2019 devant la préfecture de Saint-Lô, dans la Manche.
« On a deux possibilités : reconduire le dycloropropène comme nos voisins italiens et espagnols ou autoriser son produit alternatif, le métham sodium », explique Sébastien Amand, président de la FDSEA. Mais le ministère de l’agriculture s’oppose à ces deux solutions.
Une filière en danger
La production de carottes représente 1 000 emplois dans la Manche et la filière légumière en représente 3 000. Sébastien Amand reste très inquiet par l’avenir de ce bassin de production : « Si nous subissons une distorsion de concurrence, si on met des sabots de plomb à toute une filière, les industriels se tourneront vers un autre bassin de production. »
La carotte représente aussi un produit phare qui permet de vendre le reste des légumes. Selon le président de la FDSEA, si aucune solution n’est trouvée d’ici au 15 mai, date du début des semis, bon nombre de producteurs vont probablement diminuer voir supprimer leur production de carottes.
Un problème global
La manifestation avait aussi pour but de protester contre l’accompagnement financier des producteurs qui n’est pas du tout à la hauteur ainsi que contre la suppression des matières actives dans les autres productions. Le problème du dycloropropène est comparable à celui les néonicotinoïdes sur betteraves.
Regrettant que trop peu de producteurs se soient mobilisés à son goût, Sébastien Amand précise qu’il n’est pas contre l’arrêt de certaines molécules, mais à condition d’avoir des alternatives. « C’est un peu comme si on arrêtait brutalement l’énergie fossile sans avoir développé des énergies renouvelables. »