La négociation de la future Pac constitue l’un des dossiers hautement sensibles de l’exécutif européen dans les mois qui viennent. La politique agricole commune représente le premier poste du budget de l’Union européenne, avec 387 milliards d’euros sur sept ans actuellement (2021-2027) dont 270 milliards d’aides directes.
Un commissaire qui tente de rassurer les professionnels
Un récent rapport commandé par la Commission a plaidé pour recentrer les aides vers les agriculteurs « qui en ont le plus besoin ». Lors d’un entretien avec l’AFP ce vendredi 28 mars 2025, le commissaire européen à l’Agriculture, Christophe Hansen, s’est efforcé de rassurer la profession.
À partir de 2028, toutes les exploitations soutenues par la Pac « continueront à avoir des aides. C’est dans les traités, mais c’est aussi les lignes politiques de la présidente (von der Leyen) elle-même qui a dit qu’on aura toujours besoin d’un soutien fort à l’agriculture », a-t-il affirmé, sans préciser de montants.
Bruxelles veut « mieux cibler les aides »
Mais l’Union européenne entend aussi « mieux cibler » les aides avec une « priorité » en direction des jeunes. « On doit davantage aider les jeunes agriculteurs et agricultrices à entrer dans cette profession, parce qu’effectivement, on voit qu’il y a un manque de jeunes qui reprennent des fermes. On a moins de 12 % des agriculteurs qui ont moins de 40 ans. »
« Les jeunes agriculteurs ont déjà un traitement préférentiel pour les encourager », mais ce n’est « pas suffisant actuellement », a estimé le commissaire européen. « Le tout dépendra de l’enveloppe » globale du futur budget européen, a-t-il ajouté.
Fin février, la ministre française de l’Agriculture, Annie Genevard, avait fait part de « plusieurs préoccupations majeures » de la France concernant la prochaine politique agricole commune. Dans le cadre d’une éventuelle réforme, elle avait appelé à ne pas « éliminer des agriculteurs qui aujourd’hui perçoivent des aides ».
La ministre française avait aussi insisté sur la nécessité de maintenir un budget spécifiquement affecté à la Pac. Un des « points d’attention » français est l’hypothèse, évoquée à Bruxelles, d’un rassemblement de certaines aides de différents secteurs, dont les aides de la Pac, avec une répartition « laissée à la main des États ».
Lors de l’entretien accordé à l’AFP, Christophe Hansen a mentionné un budget de la Pac « spécifique » et « à la hauteur des défis ».