Greenpeace met à son tour la pression sur les députés européens en vue de la prochaine réforme de la politique agricole commune. L’association écologiste veut voir supprimer les aides à l’hectare au profit d’un soutien aux fermes de taille modeste. La publication de ce rapport intervient avant l’audition par les députés du nouveau commissaire à l’Agriculture Christophe Hansen, prévue durant la première quinzaine de novembre 2024.

« En rémunérant les hectares plutôt que l’actif travailleur, les subventions actuelles encouragent une division en deux des exploitations : celles qui luttent pour rester à flot, et d’autres qui engrangent la plupart des bénéfices. La crise agricole n’est donc pas une crise de tous les agriculteurs mais une crise des petites et moyennes exploitations », explique Suzanne Dalle, chargée de campagne pour l'agriculture à Greenpeace France.

Méta-exploitations

L’association apporte des précisions chiffrées sur ce qu’elle appelle les méta-exploitations. En se basant sur les distinctions du cabinet danois Kaas & Mulvad et sur les chiffres du recensement agricole, les petites fermes dégagent une production standard annuelle (hors subventions) comprise entre 2 000 euros et 50 000 euros. Les fermes moyennes à grandes, entre 50 000 et 250 000 euros. Les méta-exploitations sont celles qui affichent une production standard supérieure à 250 000 euros par an.

« La catégorie des méga-exploitations représente 8 % des exploitations européennes et reçoit pourtant 37 % des subventions de la politique agricole commune de l’Union européenne alors que leur revenu moyen a augmenté de 84 %. Le revenu des plus petites structures de la catégorie des petites fermes (celles dont la production économique moyenne est inférieure à 15 000 euros) a à l’inverse diminué de 18 % », calcule Greenpeace.

Aide à l’actif

Parmi les syndicats agricoles, la Confédération paysanne avait déjà plaidé, à la veille des élections européennes de juin 2024, en faveur d’une transformation des aides à l’hectare en une aide à l’actif, rejoignant une analyse précédente de la CFDT.