« En plus de vingt ans, les ours ont semé du malheur et de la désolation dans les Pyrénées », déclarait Philippe Lacube, président de la chambre d’agriculture de l’Ariège le 5 mai 2025 sur France 3. L’élu était invité à débattre avec Alain Marek, administrateur de l’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas), sur ce sujet hautement conflictuel des ours dans les Pyrénées à deux jours du jugement (1) des chasseurs ayant provoqué la mort de l’ours Caramelle en 2021.

« En Ariège, le Couserans, qui regroupe dix-sept communes, concentre à lui seul 90 % de la population d’ours composée d’une centaine d’individus », a résumé Philippe Lacube. Ces ours constituent un danger pour la biodiversité de ces territoires et pour les exploitants qui travaillent dans ces conditions et qui subissent de nombreux traumatismes. « Dans ces secteurs, vous ne pouvez pas dormir la nuit », souligne-t-il, rappelant que la Slovénie a décidé un plan de régulation pour supprimer 350 ours en défiant l’Europe. « Nous allons à la catastrophe, déclare-t-il. Et vers la mort d’un homme ou d’une femme ! »

Boycott de la réunion

Alain Marek pense au contraire que l’ours est utile pour les Pyrénées. Il assistera aussi à la réunion de concertation prévue le 7 mai 2025 à la préfecture de la Région. Philippe Lacube boycottera ce rendez-vous car il ne se sent pas écouté du préfet. « C’est un simulacre de concertation, estime-t-il. Les décisions sont déjà prises car nous sommes toujours minoritaires. »

Au sujet des réintroductions de nouveaux individus, Alain Marek pense que ce n’est pas le moment à la différence d’autres associations environnementalistes. « Attendons le résultat des études des scientifiques sur la consanguinité », a-t-il proposé.

(1) Jugement prévu le 6 mai 2025.