Les ours ont attaqué cette année les brebis alors que la FCO décimait les troupeaux. L’Ariège concentre toujours à elle seule la majorité des attaques de l’arc pyrénéen. 345 dossiers ont été expertisés dans le département sur les 581 dossiers réalisés à l’échelle du massif (1). Pour 204 d’entre eux seulement, la responsabilité du prédateur n’a pas été écartée et ils pourront faire l’objet d’une indemnisation.

Le nombre de victimes s’élève à 618 à l’échelle du massif, dont 541 ovins et 68 ruches.

« Il est toujours très difficile de faire reconnaître les attaques, indique Franck Watts, responsable du dossier ours à la Fédération nationale ovine (FNO). Lorsque le cadavre a été « nettoyé » par les vautours, que la carcasse est nue et la peau roulée en boule, il n’y a pas d’indice suffisant pour prouver que l’animal a bien été attaqué par un ours. »

Des déclarations chronophages

La FCO a surtout bouleversé la conduite des estives au cours de cet été. « Les pertes dues à la maladie sont de l’ordre de 10 à 15 %, indique Franck Watts. Les bergers étaient occupés à suivre les animaux malades. Ils avaient peu de temps disponible pour appeler les gardes, les conduire sur les lieux de l’attaque et remplir un dossier. Cela demande plus d’une demi-journée parfois. Ce qui explique le niveau faible des déclarations à l’échelle du massif. »

Le délai de 72 heures pour déclarer les dommages, jugé trop court, semble avoir aussi un impact. « Par temps de brouillard, il est très difficile de repérer les cadavres rapidement, ajoute-t-il. Certains bergers font finalement le choix de rester auprès du troupeau, plutôt que de courir après des indemnisations qui nous sont dues mais qui restent aléatoires et chronophages. »

Les dégâts sur les ruches sont plus importants que d’habitude. À l’échelle du massif, ils ont quasiment doublé. Un mauvais fonctionnement des postes de clôture pourrait être en cause. « Par temps de brouillard, les batteries s’épuisent vite », avance-t-il.

Les rencontres à faibles distances des bergers avec le prédateur se sont encore multipliées cette année. « Ce qui complique l’embauche d’un berger et la sécurité », indique le responsable.

Autre fait notable du bilan de 2024 : le nombre de déclarations a bondi en Haute-Garonne. « Nous avons vraisemblablement passé un cap, analyse Franck Watts. La situation devient intenable pour les éleveurs et ils basculent dans le système de déclaration alors qu’avant ils subissaient sans rien demander. »

(1) Selon le recensement de l’Office français de la biodiversité et du Parc national des Pyrénées des dossiers de dommages d’ours réalisés du 1er janvier au 31 octobre 2024 inclus et publié par le préfet de la Région Occitanie le 2 décembre 2024.