« Les caractéristiques des blessures relevées sur la carcasse de l’animal démontrent qu’il s’agit bien d’une prédation, et que l’on ne peut pas écarter la responsabilité de l’ours », a conclu la DDT, qui a décidé de lancer une procédure d’indemnisation de l’éleveur de cette brebis, première victime en France de Claverina.
Trahie par son GPS
La préfecture avait annoncé vendredi que des « traces de morsures (ont été) relevées » sur une brebis morte découverte par un éleveur à Larrau alors que « les localisations GPS transmises par le collier émetteur de Claverina l’ont signalée dans la nuit du 29 avril au 30 avril à proximité immédiate » du lieu où la bête morte a été trouvée.
Claverina avait attaqué une brebis dans les Pyrénées espagnoles en novembre, selon le gouvernement régional de la Navarre. Depuis son lâcher en Béarn en octobre, elle a passé le plus clair de son temps de l’autre côté de la frontière, dans les provinces espagnoles de l’Aragon, où elle a hiberné, et de la Navarre.
Un aller-retour en Espagne
Elle est revenue en France depuis le 19 avril, dans le cadre de « déplacements larges de découverte du territoire » qui montrent qu’elle « ne semble toujours pas fixée sur une zone particulière », selon la préfecture des Pyrénées-Atlantiques.
« On ne pensait pas que cette ourse pouvait descendre si près des fermes, aussi bas [800 m d’altitude] », a dit Jean-Marc Bengochea, l’éleveur concerné et maire de Larrau, sur les ondes de France Bleu. « D’ici à 15 ou 20 jours, tous les troupeaux vont monter, il n’y aura pas mal de bêtes sur les estives, on est très inquiets. »
Claverina et Sorita, un autre plantigrade slovène, ont été introduites en octobre dans les Pyrénées-Atlantiques afin de sauvegarder l’espèce. Sorita a récemment donné naissance à deux oursons avec lesquels elle est sortie de son hibernation, dans les Hautes-Pyrénées. Quarante ours bruns ont été décomptés dans les Pyrénées en 2018 mais ce chiffre peut être sous-évalué, selon le ministère de la Transition écologique.