Un ours a forcé la porte d’une bergerie et tué un bélier dans la nuit du 22 au 23 avril 2021 à Lançon, dans les Hautes-Pyrénées, révèle la Fédération nationale ovine (FNO) dans un communiqué du 26 avril 2021. Le prédateur a ensuite dévoré le mouton à l’extérieur du bâtiment.
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L’agricultrice Françoise Salle Canne a retrouvé les restes de l’animal, une carcasse et quatre pattes, au petit matin. Dans une interview, accordée à France 3, elle explique que le prédateur a laissé la panse à l’intérieur de la bergerie. Les photos montrent aussi des traces de griffes sur les portes en bois du bâtiment.
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Prédation reconnue par l’OFB
Une équipe de l’Office français de la biodiversité (OFB) est venue faire les constatations. Selon Françoise Salle Canne, ils ont trouvé des traces : des poils et des empreintes autour de la carcasse. L’une d’elles, souligne-t-elle, aurait été mesurée à 26 centimètres sans les griffes. Les faits se sont déroulés à 50 mètres seulement des premières habitations. Une autre brebis blessée lors de l’attaque a dû être euthanasiée.
« La prédation ursine vient d’être confirmée par les services de l’Office français de la biodiversité », déclare Franck Watts, responsable du dossier ours à la Fédération nationale ovine. Le prédateur avait laissé des traces, des poils et des empreintes. La manière dont la carcasse a été dévorée ne laissait pas de doute non plus sur l’identité de l’auteur du méfait.
Protéger les personnes
« Cette attaque démontre l’échec de toutes les politiques de protection des troupeaux, souligne Franck Watts. Elle s’est déroulée à quelques pas des habitations et dans un lieu très fréquenté par les usagers de la montagne (promeneurs, randonneurs, cyclistes…). Cela démontre le problème de sécurité publique que posent aujourd’hui les ours dans les Pyrénées, ajoute Franck Watts. Il faut dès à présent protéger les personnes. »
La FNO demande que l’effarouchement renforcé, conduit par les agents habilités de l’État, soit généralisé à l’ensemble des zones de présence des ours afin de leur apprendre la crainte de l’homme et de ses activités. « Il est urgent que le gouvernement assume la responsabilité de son plan de réintroduction et amorce sans plus attendre une gestion de SA population d’ours. »
Olivier Maurin, président de la Fédération nationale de défense du pastoralisme, est lui aussi très inquiet devant ce type de prédation. « Il faut trouver vite les moyens de faire comprendre au prédateur de s’éloigner des troupeaux, explique-t-il. Beaucoup d’éleveurs souffrent énormément à cause de la présence de ces ours. »