Ouvrant un Salon international de l’agriculture sous haute tension, Emmanuel Macron est revenu sur la question de l’invitation des Soulèvements de la Terre à un grand débat qu’il voulait organiser ce 24 février 2024 et qu’il a finalement annulé la veille en début de soirée.

L’Élysée avait annoncé le 22 février dans une réunion avec la presse que le mouvement faisait partie des conviés. Une nouvelle qui a suscité la colère de la FNSEA et de Jeunes Agriculteurs.

« Vous parlez au président de la République qui a assumé de les dissoudre »

Le président de la République a insisté lors d’un point avec la presse organisé ce 24 février à la sortie d’une réunion avec les syndicats agricoles ici Porte de Versailles, qu’il « n’y a pas eu d’invitation et qu’il n’y a pas eu la volonté (non plus) ». Il évoque « une erreur qui a été faite quand ce groupement a été cité ».

« Vous parlez au président de la République qui a assumé de passer en conseil des ministres la dissolution des Soulèvements de la Terre [NDLR : une décision finalement annulée par le Conseil d’État]. Toute cette histoire m’a mis en colère à un point qu’on ne pouvait pas imaginer, s’est-il énervé. Toutes les associations qui pratiquent la désobéissance et les attaques de biens privés, les dégradations de biens privés et publics et l’atteinte aux personnes, je les condamne très fermement. »

Les Soulèvements de la Terre confirment des contacts 

Les Soulèvements de la Terre ont apporté une nouvelle version dans un communiqué. « L’Elysée, par l'intermédiaire des cabinets de Pascal Canfin et de Gabriel Attal, a bien cherché à contacter des membres des Soulèvements de la Terre afin de nous inviter à ce débat. En effet, le jeudi 22 février, à partir de 18 heures, un député européen (EELV) confirme avoir transmis le numéro de téléphone d’une de nos porte-parole au cabinet de Pascal Canfin (RE), qui était en charge de faire le lien avec l’Élysée pour nous inviter à ce “grand débat”. Des membres du cabinet de Gabriel Attal ont contacté une responsable politique nationale d’EELV, afin de récupérer un contact chez les Soulèvements de la Terre. »

Un nouveau rendez-vous dans trois semaines

Revenant sur ce débat qui ne pouvait se dérouler aujourd’hui tant « la tension est trop grande », Emmanuel Macron n’abandonne pas l’idée d’un dialogue entre les agriculteurs, l’industrie agroalimentaire, la grande distribution et les associations environnementales qui sont dans les instances, « qui ont pignon sur rue et qui sont pacifiques ». Le président a par exemple cité WWF. Un rendez-vous qui aura lieu dans trois semaines à Élysée a annoncé le chef de l’État. L’occasion d’échanger sur les défis qu’il a identifiés et le nouveau cap qu’il veut donner à l’agriculture française.