Voir la mer depuis la cabine de la batteuse, c’est ce que peut apprécier Thierry Maillard durant la moisson. Un cadre idyllique certes, mais qui comporte ses inconvénients. Parmi ces derniers, les routes sinueuses dues à une zone périurbaine, ainsi que les nombreux touristes en été rendant le transport des machines compliqué. Pour résoudre ces problèmes, l’EARL Ferme de la Courtille utilise une barre de coupe Claas C450 repliable, facilitant le transport entre les parcelles.

Déjà adepte des barres de coupe repliables depuis cinq saisons, Thierry a renouvelé l’expérience cette année lors du remplacement de son ensemble Claas, dont la moissonneuse, pour une Evion 430.

4,5 mètres suffisent

Pour Thierry et sa femme associée, le cœur de l’exploitation est le troupeau laitier de 70 vaches, avec une transformation laitière à la clé. S’agissant des productions végétales, là encore le troupeau est prioritaire, explique Thierry : « Nos cultures sont pensées pour les vaches. Nous faisons principalement de l’herbe et de l’enrubanné, un peu de betteraves fourragères, puis 35 ha de blé pour récupérer la paille. » C’est une petite surface pour une moissonneuse-batteuse, mais l’agriculteur conforte l’idée d’avoir sa propre machine. « Même avec cette surface, nous voulions être indépendants dans la moisson, surtout avec des fenêtres de météo qui sont courtes. De plus, nous devons nous organiser autour de la traite. »

Une fois repliée, la visibilité en cabine est réduite, sans être obstruée. (©  Louis Duval/GFA)

Thierry a donc choisi une moissonneuse-batteuse à la taille de son exploitation, d’autant plus que la surface moyenne des parcelles est assez faible (environ 4,5 ha). « Avec la zone touristique, la plupart des propriétaires sont réticents à rejoindre des remembrements par peur de se faire avoir. Non seulement les pièces sont petites, mais aussi biscornues. Une batteuse plus large ne conviendrait pas du tout ».

Se simplifier la vie

Avec une coupe de petite largeur, la solution d’une machine repliable était envisageable. « Il y a cinq ans, j’ai essayé une coupe de ce style, et j’en ai tout de suite compris l’utilité dans mon secteur. Déjà sur la route, la mobilité est beaucoup plus simple. Avec les petites routes et les villages où il est compliqué de se croiser, ne pas avoir de chariot porte-coupe est un avantage considérable. » En effet, puisque la barre de coupe se replie, elle reste accouplée à la moissonneuse batteuse.

Lors du repliage de la barre de coupe, le milieu part vers l'avant tandis que les extrémités convergent vers le centre. (©  Louis Duval/GFA)

Cependant, le gabarit de la machine se trouve agrandi vers l’avant : « La barre de coupe se replie en deux. Le milieu avance afin que les deux parties soient parallèles, dans l’alignement de la machine. Pour autant, la visibilité sur la route n’est pas très impactée. Au niveau des intersections, il faut faire attention quand même, comme si je conduisais avec un chargeur frontal. Mais levée à fond, une voiture peut passer sous la coupe, ce qui réduit les risques lorsque j’avance doucement sans visibilité. »

En position de route, la longueur de la machine est plus importante. Le gabarit de la coupe est similaire au capot d'un tracteur. (©  Louis Duval/GFA)

Dans le champ aussi, la barre de coupe C450 apporte des avantages. Avant de mettre la machine en route, il est parfois compliqué de trouver un emplacement pour le chariot et réaliser l’attelage de la coupe. Thierry n’a pas ce problème. « Je place la batteuse à l’entrée de la parcelle, puis je descends pour accéder aux commandes de repliage. Il me suffit d’appuyer sur un bouton pour que la coupe se déplie, puis j’accroche les deux cardans de part et d’autre du convoyeur, et en trois minutes la machine est prête. Pour le repliage, c’est pareil, quelques minutes suffisent avant de prendre la route. »

Un mécanisme simple

Pour permettre un tel mouvement, la barre de coupe est composée de deux parties totalement indépendantes, qui se joignent au milieu. Si les rabatteurs sont actionnés par un seul côté, les autres éléments comme la scie et la vis sans fin sont actionnés par les deux cardans.

Les scies et vis sans fin sont indépendantes. Un cardan pour chacune des parties de la barre de coupe est donc nécessaire. (©  Louis Duval/GFA)

Ces outils fonctionnent seuls, en cohésion avec leurs homologues. Seuls les rabatteurs se couplent pendant le dépliage : « Il faut faire attention à ce que le raccord s’emboîte comme il faut. L’autre point de vigilance concerne les deux diviseurs lors du repliage. Les oublier élargirait la machine dangereusement. »

Lors du dépliage, le raccord des rabatteurs est important. Un mauvais raccord peut endommager le système. (©  Louis Duval/GFA)

La coupe dépliée, Thierry peut remonter en cabine, où la visibilité au travail est la même qu’une coupe classique, le mécanisme étant placé de manière à ne pas gêner la vision de la culture. Il ne reste plus qu’à se dépêcher avant que la pluie n’arrive.