L’Allemagne fait figure de poids lourd sur le marché des automoteurs de récolte, notamment pour les ensileuses. Hormis les FR de New Holland, produites dans son usine belge de Zedelgem, l’ensemble des ensileuses du marché européen sont « made in Germany », y compris celles de John Deere, qui sortent des chaînes de Zweibrücken.
Le nord-est de l’Allemagne accueille la production des automoteurs Claas, premier fabricant mondial d’ensileuses, sur son site historique d’Harsewinkel. Krone et Fendt produisent leurs ensileuses respectivement à Spelle (Westphalie) et Hohenmölsen (Saxe-Anhalt). Les têtes de récolte réservées à ces machines sont également toutes fabriquées outre-Rhin, y compris pour New Holland qui s’appuie, comme John Deere et Fendt, sur les solutions Kemper produites dans l’usine de Stadtlohn.
Pour les moissonneuses-batteuses, l’hégémonie germanique est un peu moins forte. Certes Claas et John Deere produisent la majorité de leurs machines adaptées au marché européen en Allemagne. Mais certaines moissonneuses viennent d’ailleurs et même de bien plus loin que de l’autre côté du Rhin. New Holland construit par exemple ses CR et grosses CX (7 et 8) en Belgique mais ses petites modèles à secoueurs sont issues de son usine polonaise de Plock.
Pour Deutz-Fahr, c’est en Croatie, à Zupanja, que les machines sont assemblées. En l’Italie, l’ancienne et historique usine de Laverda est aujourd’hui la maternité des moissonneuses-batteuses Agco (Massey-Ferguson et Fendt) et notamment de la grosse Ideal. La majorité du marché est donc produite en Europe mais il demeure quelques exceptions.
Un voyage plus ou moins long
Les États-Unis, pourvoyeur historique de matériel agricole, continuent de nous envoyer quelques modèles comme les X9 produites dans l’usine John Deere de Moline ou encore l’ensemble de l’offre Case IH, construite dans le Nebraska, à Grand Island. Cependant pour ces dernières, si la moissonneuse traverse bien l’atlantique, les coupes viennent comme leurs cousines jaunes de l’usine de Plock.
L’exception pour CNH, ce sont les nouvelles coupes à tapis d’origine MacDon, qui viennent donc du Canada. Notons au passage que les coupes Claas sont issues de l’usine hongroise du groupe, à Törökszentmiklós. Mais surtout, citons la toute nouvelle Evion, la plus petite des moissonneuses Claas, qui est désormais assemblée en Chine, bien loin d’Harsewinkel.
Quelques pièces françaises
Hormis les machines à vendanger automotrices, dont la France est la principale productrice mondiale, peu d’automoteurs de récolte sont fabriqués dans l’Hexagone. Il s’agit essentiellement d’engins destinés aux cultures spécialisées. Plus aucune ensileuse ou moissonneuse standard ne sont assemblées dans notre pays. Pourtant, certaines pièces comme le moteur ou la cabine sont tout de même « made in France ».
En effet FPT (Fiat/CNH) assemble dans l’Hexagone les moteurs Cursor, de gros 6-cylindres animant notamment les moissonneuses-batteuses et certaines ensileuses du groupe. John Deere produit également une partie de ses gros moteurs en France. Pour New Holland, si le cœur est français, la tête l’est tout autant car les cabines de ses machines sont assemblées à Croix, dans le nord de la France.