L’AAMF (Association des agriculteurs méthaniseurs de France) célébrait à l’occasion de son assemblée générale du 1er octobre 2020 ses dix ans d’existence. Elle regroupe aujourd’hui plus de 50 % des installations de méthanisation agricole et les appelle à se mobiliser pour sauver la filière. Deux actions simples sont mises en avant pour que chaque exploitant participe à ce sauvetage. La première sur le plan économique, et la seconde sur un aspect plus politique.

Transmettre ses résultats

Il s’agit d’abord de faire parvenir à l’association les résultats économiques des installations. Ceux-ci seront anonymisés mais intègreront les bases de données qui alimenteront les prochaines discussions avec la Commision de régulation de l’énergie (Cre) pour établir les prochains tarifs et les évolutions réglementaires. Les administrateurs rappellent que les nouveaux tarifs, largement décriés par la filière, ont été décidés en s’appuyant sur les données récoltées en 2017 par la Cre auprès des adhérents. Moins d’une dizaine de sites en fonctionnement avaient daigné répondre à cette enquête qui a pourtant un impact lourd sur les évolutions de la méthanisation agricole aujourd’hui.

Interpeler les parlementaires

Le travail technique et économique fait avec la DGEC(1) se fait dans un cadre fixé par les politiques. Jean-Marc Onno, vice-président de l’AAMF, rappelle que les adhérents de l’association sont répartis sur plus de 200 circonscriptions législatives et que « si chacun envoie un courrier à son député lorsque une évolution réglementaire est nuisible à notre activité, la force de frappe ne sera pas la même que si un courrier unique est déposé par l’association à la DGEC».

 

Il cite l’exemple de la problématique du projet d’évolution du cahier des charges DigAgri. Celui-ci prévoit l’ouverture de cette norme et son assouplissement pour les unités de méthanisation non-agricoles. La crainte que la gestion des digestats échappe aux agriculteurs est élevée. L’association a sollicité ses adhérents pour qu’ils interpellent leurs députés respectifs, mais le mouvement n’a peu ou pas été suivi. Une adhérente s’exclame : « Nous ne devons pas être des suiveurs, c’est ensemble que nous défendrons nos intérêts collectifs, notre engagement dans l’association doit aller plus loin que le simple paiement d’une cotisation ! ». A la sortie de l’assemblée générale, l’esprit collectif en ressort renforcé et la motivation est grande pour les agriculteurs méthaniseurs de sauver une filière qu’ils savent vertueuse lorsqu’elle est bien faite.