« Si je devais m’occuper de l’affouragement de mes 110 vaches laitières, il me faudrait un salarié supplémentaire », assure Damien Fritsch. Éleveur à Mittelhausen, dans le Bas-Rhin, il a choisi de déléguer cette astreinte en intégrant la Cuma de la rosée qui dispose d’une mélangeuse automotrice Kuhn de 22 m3. Benoît Reiss, chauffeur attitré de la machine, prépare tous les matins la ration de sept troupeaux laitiers répartis dans un rayon de 10 kilomètres autour du village où est installée la Cuma.
30 minutes d’astreinte
Jusqu’en 2016, Damien gérait l’alimentation de son troupeau avec une remorque distributrice. Cette solution a rapidement montré ses limites lors du passage à 110 vaches. Cette année-là, l’éleveur s’est tourné vers la Cuma de son village, qui proposait une solution clé en main.
« Les avantages sont multiples, gain de temps en premier lieu mais aussi qualité du mélange et propreté du front d’attaque. Le tarif est également compétitif face à un bol mélangeur en propriété. De plus, aucun tracteur n’est bloqué sur la mélangeuse », détaille Damien. Ce dernier conserve tout de même une astreinte quotidienne : « je dois préparer les ingrédients chaque soir, ça me prend 30 minutes ».
Une logistique bien rodée
Au sein de la Cuma, Benoît Reiss est le salarié attitré de la mélangeuse. Il dispose d’un contrat de 25 heures par semaine, du lundi au samedi. « Si je suis indisponible, toutes les situations ont été envisagées par les adhérents. Le second salarié de la Cuma peut me remplacer et si besoin trois adhérents sont formés pour conduire la mélangeuse. »
Défini au préalable, le circuit quotidien est toujours le même. « Je commence à 7 h du matin, au plus proche du lieu de stationnement de la mélangeuse et je finis sur l’exploitation la plus éloignée, vers 11 h 30. Cela fait environ 25 kilomètres par jour. Pour les changements de ration, les adhérents communiquent sur un groupe WhatsApp. Ils doivent m’avertir avant mon départ, s’il y a des modifications sont prévues. Le samedi, je fais une ration double, pour ne pas en faire le dimanche. »
En déléguant l’affouragement, les adhérents gagnent en moyenne 1 h 30 par jour. Une optimisation des tâches bienvenue, à l’heure où la main-d’œuvre se fait rare et coûteuse pour ces éleveurs.
(1) Victor Mazéas, Pierre Hoerlé, Jean Estrada-Nora, Étienne Guth, Jean Ackermann et Maximien Jung.