Sur une exploitation de 170 hectares, à Longeville-sur-Mer (Vendée), l’EARL Bartheau élève un troupeau de 240 vaches allaitantes de race parthenaise. Des nourrisseurs pour les veaux sont placés dans les pâtures et remplis régulièrement avec le godet du télescopique. Depuis un an, l’exploitation s’est équipée pour fabriquer son propre concentré à partir des céréales et protéagineux majoritairement cultivés sur place.

Fabrication à la ferme

L’installation comprend un toaster Mecmar pour le pois et le soja, un broyeur aplatisseur et une presse qui produit des granulés de 8 mm de diamètre. La capacité de cette centrale est de 350 kg/h. Pour gagner du temps, l’aliment tombe directement dans un godet avant d’être emmené au champ.

Seul inconvénient du système tel qu’il était prévu au départ : sous l’effet de la compression, les granulés sortent de la presse à environ 80°C. En les laissant se refroidir naturellement, de l’humidité se condense et le tas a tendance à prendre en bloc dans le godet. Cela complique alors la distribution car il faut casser les paquets avec une pelle.

Capacité utile de 1,7 m³

Pour résoudre ce problème, les éleveurs ont fabriqué un godet spécifique destiné à refroidir le tas de granulés au moment de la fabrication. Il a une forme de parallélépipède rectangle de 2 m de largeur, par 1 m de hauteur et 1 m de profondeur. Une grille perforée est boulonnée à 15 cm du fond. Les trous ont un diamètre de 1,5 mm.

Un ventilateur électrique est placé au niveau du tablier. Il est alimenté par une prise de 220 V et envoie de l’air à température ambiante sous la grille. Le flux traverse donc le tas et refroidit les granulés au fur et à mesure du remplissage. Au bout de deux heures, les granulés sont refroidis et ne se collent plus entre eux. Les éleveurs peuvent alors emmener l’aliment au champ. La capacité utile est de 1,7 m³, soit environ 1 tonne d’aliment.

Pour la distribution, trois trappes sont placées sur la face avant du godet. Celle du milieu possède une ouverture par un vérin à double effet, commandé en cabine, via la prise de la troisième fonction hydraulique. Quand le godet est presque vide, le chauffeur descend pour aller ouvrir manuellement les deux autres trappes et ainsi vidanger complétement le godet car à l’intérieur, les éleveurs ont aussi soudé des diviseurs en forme de triangles, pour qu’il ne reste rien dans les coins.

Pour nettoyer complétement le matériel, il suffit de démonter la grille. Une quatrième trappe dans le fond permet d’évacuer les déchets. Ce godet astucieux fait gagner du temps aux associés qui s’en servent deux fois par semaine. Le même principe pourrait être appliqué pour refroidir des petits lots de graines.