Lorsque Lely a dévoilé son robot repousse-fourrage en 2008, les éleveurs présents étaient plus que dubitatifs. Qui serait prêt à payer entre 10 000 et 18 000 euros pour automatiser une tâche dont un stagiaire ou un retraité s’occupent très bien, 10 à 20 minutes par jour ? Et pourtant, quinze ans après, Lely a vendu plus de 10 000 Juno, et de nombreux constructeurs se sont lancés sur ce créneau.

Quatre techniques

Trois technologies s’affrontent pour rapprocher la ration de l’auge. La première est celle du Juno, avec un tambour rotatif qui se déplace le long de la table d’alimentation. ALB innovation a repris le principe de la lame de raclage, utilisée pour repousser la ration avec un tracteur, et en a monté une version plus compacte sur son robot.

Enfin, plus récemment, DeLaval, Wasserbauer et d’autres ont opté pour une vis sans fin. Cette solution a l’avantage de mélanger de nouveau la ration avant de la rapprocher de l’auge. Cela permet aussi de mieux valoriser les refus et de limiter le tri. Enfin, le fourrage est aéré au lieu d’être tassé contre le mur.

Cette solution est surtout recommandée pour les élevages qui n’effectuent qu’une distribution par jour. Néanmoins, les conseillers et les nutritionnistes recommandent de ne pas faire passer le robot plus de trois fois par jour, afin de ne pas surstimuler les vaches et les obliger à se lever au lieu de ruminer.

Au-delà du gain de temps pour l’éleveur, l’emploi d’un robot repousse-fourrage peut améliorer les performances zootechniques, à condition de ne pas perturber la rumination en le faisant circuler trop souvent. ( ©  DeLaval)

Sur ces robots, il est possible de monter des trémies pour distribuer les minéraux et le correcteur azoté lors du second passage de robot. Cette solution peut également amener une petite quantité de concentré, pour augmenter l’appétence de la ration.

Enfin, CRD a présenté il y a quelques années, un dispositif original de tapis roulant. Lorsqu’il se déplaçait sans travailler, le robot relevait automatiquement le tapis pour rejoindre sa base de chargement électrique. Ce système a été remplacé par un robot à tambour rotatif.

Des parcours guidés ou autonomes

La plupart des robots se déplacent en suivant des circuits matérialisés au sol, soit par filoguidage avec un fil aimanté enfoui dans le béton, soit par des aimants ou des transpondeurs. Dans ce dernier cas, un gyroscope se charge de maintenir le robot tandis qu’un odomètre mesure la distance parcourue.

Dans tous les cas, il est nécessaire d’intervenir sur le sol du couloir d’alimentation, que ce soit pour poser le filoguidage ou pour insérer les cartouches des transpondeurs. Ces dernières sont placées en ligne dans le béton, tous les 2 à 2,50 mètres.

De son côté, Lely s’affranchit de ces contraintes grâce à quatre capteurs : un gyroscope qui vérifie la direction, un odomètre qui calcule la distance parcourue, un capteur à ultrasons donne la distance par rapport au cornadis et enfin un capteur inductif qui détecte une bande métallique au sol, signalant le début et la fin du parcours.

Quelle que soit la technologie employée, il est désormais possible de programmer les robots pour qu’ils se décalent et se rapprochent un peu plus du cornadis à chaque passage.