La distribution de la ration est l’astreinte qui a le plus évolué depuis le lancement des premiers dispositifs robotisés. C’est aussi le système qui est le moins déployé dans les élevages, car il nécessite une infrastructure importante. Sur les modèles les plus autonomes, il est nécessaire de prévoir une structure suspendue et une cuisine à proximité afin que l’engin de distribution puisse se ravitailler.

D’autres constructeurs proposent des mélangeuses robotisées qui circulent dans le couloir d’alimentation grâce à des plaques de filoguidage, mais doivent être remplies par l’éleveur, comme une mélangeuse classique. Dans tous les cas, l’investissement est important et il n’est pas possible par la suite de modifier la configuration du bâtiment. C’est là que la nouvelle génération entre en scène.

Une automotrice autonome

Plus qu’un robot, Kuhn préfère présenter l’Aura comme une mélangeuse automotrice totalement autonome. Aura ne nécessite pas la mise en place d’une cuisine, ni d’une infrastructure spécifique dans la stabulation. Le chargement du fourrage s’effectue avec une fraise polyvalente, capable de transférer aussi bien l’ensilage que des fibres comme la paille et le foin.

L’Aura s’oriente seule entre les bâtiments et le silo, après un paramétrage soigneux réalisé par le constructeur avec l’éleveur. Elle dispose de deux solutions pour se déplacer dans l’exploitation. À l’extérieur des bâtiments, le guidage est réalisé par GPS avec une correction RTK sans abonnement, couplé à l’odométrie (repérage du déplacement par capteurs).

Pour l’éleveur, l’emploi de cette machine s’apparente à celui d’une automotrice en Cuma ou avec une ETA : elle charge le fourrage au silo puis les compléments (foin, concentré, minéraux…) à l’endroit où l’éleveur les a déposés, avant de réaliser le mélange et de distribuer les rations. Mais contrairement à la Cuma ou à l’ETA, il n’y a pas de chauffeur et les quantités à charger ainsi que les lots ne sont pas indiqués sur des cartons au pied du silo ou sur un carnet en cabine mais directement dans le logiciel de l’Aura.

Du côté de la sécurité, en plus des radars, lasers et capteurs ultrasons, l’Aura est équipé de bordures sensibles autour de la machine afin de stopper son fonctionnement en cas d’obstacles. Kuhn annonce la possibilité de franchir des pentes pouvant atteindre 20 %.

Affourager en vert sans effort

L’essor du robot de traite et de son corollaire immédiat, la gestion compliquée du pâturage, a poussé le développement de l’autochargeuse, seule solution pour maintenir un affouragement en vert dans de nombreuses exploitations. Ce chantier quotidien ne peut pas être confié à un novice car la conduite d’une telle machine demande de la maîtrise, que ce soit dans la parcelle ou pour manœuvre dans la stabulation. En outre, il s’agit d’une astreinte quotidienne supplémentaire.

L'Exos de Lely est une autochargeuse automone légère, capable d'évoluer sur des sols peu portants en sortie d'hiver ou en fin d'automne. ( © Lely)

Lely propose une alternative avec son robot Exos. Cette machine est à l’autochargeuse ce que l’Aura est à la mélangeuse. L’engin assure toute la chaîne de gestion de l’herbe, depuis la fauche dans la parcelle et le chargement dans la remorque jusqu’à­ la distribution dans la stabulation. Son poids est limité afin d’entrer dans les parcelles dès le début du printemps et jusqu’à la fin de l’automne.

L’engin se guide par GPS dans les champs et avec des ultrasons dans la stabulation. La machine peut aller faucher sur des parcelles se situant à un kilomètre de la stabulation, lorsque la réglementation le permet. En revanche, l’Exos n’est pour l’instant pas adapté aux parcelles en dévers, ses premiers tests étant réalisés à domicile, aux Pays-Bas. Aura et Exos débutent leur commercialisation cette année.

Un applicateur d'engrais liquide est placé directement derrière la barre de coupe de l'Exos. Il fertilise la prairie et économise un passage d'épandeur ou de pulvérisateur. ( © Lely)