Avec des spécialités souvent utilisées à 50 % de la dose homologuée, les volumes de fongicides ont déjà été diminués. Toutefois, Arvalis considère que dans un contexte de réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires, via le plan EcoPhyto II +, mais aussi de forte demande sociétale, il est désormais nécessaire de s’atteler au nombre de traitements.

Sachant qu’environ deux applications sont réalisées (T1-T2 ou T2-T3) pour baisser la pression phytosanitaire, la suppression du T1 est conseillée. Celui-ci vise souvent la septoriose et la rouille jaune, alors que les variétés commercialisées sont de plus en plus tolérantes à ces maladies. Il faudra donc modifier les pratiques en intégrant davantage les leviers disponibles, notamment la génétique, les OAD et le biocontrôle. Des spécialités à base de soufre ont d’ailleurs été homologuées sur septoriose depuis 2018 et d’autres à base de phosphonates sont attendues.

Mais à cela s’ajoute le retrait de certaines molécules au niveau européen, tel que celui du chlorothalonil. Selon Arvalis, cette future disparition ne devrait pas poser trop de problèmes, puisqu’il est principalement employé au T1. Les premiers résultats d’une impasse de ce traitement sont d’ailleurs comparables à ceux du multisite, efficace sur les souches de septoriose résistantes. Or, les plus virulentes ont encore progressé en 2019. Cela incite à exercer le moins possible de pression de sélection.

Concernant le T2, il n’y a pas de résultats significatifs dans les essais cette année, vu la faible pression de maladies. Si plusieurs nouveautés sont attendues à partir de 2021, BASF a obtenu l’homologation du Revysol, un triazole notamment très efficace sur la septoriose.

Céline Fricotté