La nervure centrale jaunit et les folioles de la luzerne se dessèchent pendant l’été ? C’est certainement lié à une infection parVerticillium alfalfae, le champignon responsable de la verticilliose. Conservé dans le sol pendant plusieurs années, sur les débris végétaux notamment, il se propage via les fauches. Sur une parcelle atteinte, les pertes peuvent atteindre 50 % et, sans solution chimique, la prophylaxie est de mise. La sélection génétique a déjà permis la création de variétés résistantes, pour les luzernes de types Nord et Sud. Et les recherches se poursuivent.

Puiser dans la biodiversité

Pour sélectionner des variétés résistantes à ce champignon, une équipe basée à Toulouse (1) a puisé dans la biodiversité de la luzerne tronquée, plante modèle pour la luzerne cultivée. « Sur 246 lignées originaires du pourtour méditerranéen, une trentaine ne montrent que très peu de symptômes lorsqu’elles sont inoculées avec V. alfalfae », précise Mélanie Mazurier, doctorante au sein de l’équipe. Parmi cette trentaine de lignées, certaines détruisent même le champignon au niveau des racines en quelques jours, et toutes ont, dans leur génome, des gènes de résistance. Ceux-ci s’expriment au niveau des racines, lieu d’attaque par le champignon, et permettent aux plantes les possédant de se défendre. Leur rôle est en cours d’évaluation. Et l’optimisme règne pour la suite des travaux, qui inclut l’identification des gènes équivalents chez la luzerne cultivée. Les résultats sur le terrain se feront par contre attendre, puisqu’il faudra entre 3 et 5 ans pour développer une nouvelle variété bénéficiant des allèles de résistance trouvés dans la biodiversité.

(1) UMR Ecolab CNRS – Institut national polytechnique de Toulouse – université Paul-Sabatier Toulouse III.