Maladie hémorragique épizootique (MHE) : nouvelles conditions de mouvements
La maladie hémorragique épizootique (MHE) a ressurgi pour la deuxième année consécutive sur le territoire français, lorsque le moucheron qui lui sert de vecteur, le Culicoïdes, a repris son activité. Cette pathologie touche la moitié ouest du pays, dont les troupeaux présentent une certaine immunité de masse, mais la zone continue de s’étendre. Au 24 octobre 2024, le ministère de l’Agriculture recensait 2 479 foyers de MHE en France, et trois nouveaux départements touchés : le Cher, le Lozère et le Morbihan.
La vaccination est possible gratuitement depuis le 23 septembre 2024 pour les exploitations situées dans la « zone tampon ». Cette zone s’étend sur 50 kilomètres de large à l’intérieur de la limite de la zone régulée. Deux millions de doses ont été commandées par l’État afin d’y vacciner un million de bovins et de « freiner significativement la progression de la maladie », expliquait un communiqué de presse du ministère de l’Agriculture diffusé le 20 septembre 2024.

Pour les mouvements des animaux, un arrêté du 10 octobre 2024 publié au Journal officiel le 16 octobre modifie les conditions de sortie des animaux de la zone régulée pour la MHE. Il était jusqu’ici nécessaire de présenter un test PCR négatif avant de transporter des animaux désinsectisés en zone dite « indemne ». Il est désormais possible de le faire sous couvert de vaccination.
Fièvre catarrhale ovine de sérotype 3 : extension de la vaccination
L’arrivée du sérotype 3 de la fièvre catarrhale ovine (FCO 3) par le nord de la France a entraîné d’importantes pertes directes et indirectes dans les cheptels. Au 24 octobre, le ministère comptait 6 595 foyers identifiés dans 36 départements. Une zone de vaccination volontaire prise en charge par l’État a été mise en place pour les ovins et les bovins sur la partie nord de la France. Au Sommet de l’élevage le 3 octobre 2024, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard a annoncé l’extension de la vaccination FCO 3 gratuite à toute la France pour les ovins.

Les exportations des animaux de zone régulée mise en place à cause de la FCO de sérotype 3 ont été perturbées, notamment car le premier vaccin disponible, le Bluevac 3, ne permet pas d’obtenir une autorisation d’exporter. Lors de la mise en place de la stratégie de vaccination par le ministère de l’Agriculture, ce vaccin a été fléché vers les bovins. Les ovins ont reçu le deuxième vaccin disponible, le Bultavo 3, qui a par la suite été certifié pour les exportations.
Le sérotype 12 de la FCO a été repéré aux Pays-Bas (15/10/2024)
Or les conditions d’exportation nécessitent deux doses du Bultavo 3. Seuls les bovins sont alors éligibles, puisque les ovins ne reçoivent qu’une dose. De plus, seul un vétérinaire peut délivrer la certification à l’exportation, valable dix jours après la validation du protocole vaccinal (deux doses administrées à trois semaines d’écart). Il faut donc compter au minimum un mois après la première vaccination pour pouvoir exporter ses bovins.
Pas de zone régulée pour le sérotype 8
Le sérotype 8 de la FCO n’est pas considéré comme une maladie émergente puisqu’elle est présente en France depuis 2015. Des vaccins sont disponibles mais non pris en charge par l’État. La maladie est principalement présente dans les Pyrénées et touche sévèrement les troupeaux d’ovins, mais aucune zone régulée n’est délimitée.