Plus le maïs est riche en matière sèche, plus le tassement est difficile. Cette année, le défi était donc de taille. « Couper plus court pour faciliter le tassement était possible, explique Benoît Verriele, d’Avenir conseil élevage. Et certains éleveurs l’ont fait. Dans ce cas, attention à l’acidose lorsque la ration contient des concentrés », prévient-il.
Densité trompeuse
Le conseiller alerte également sur la densité d’un maïs riche en MS : elle est souvent plus faible que pour un maïs habituel. Si on ne la prend pas en compte, les silos vont se vider beaucoup plus vite que prévu et les fourrages viendront à manquer. Il faut donc prévoir dès à présent l’évolution du nombre d’animaux pour estimer ses besoins précis. Si nécessaire, l’éleveur peut réaliser des options d’achats sur des fourrages.
Le cru de maïs 2016 a également la particularité d’être riche en sucres solubles. Ces derniers auraient dû être transformés en amidon dans les grains. Mais sous le stress thermique, les sucres solubles sont restés dans la tige et les feuilles. Or, ils entraînent une reprise de la fermentation lors de l’ouverture.
10 % de perte potentielle
« L’échauffement fait perdre jusqu’à 10 % de la MS si on ne fait pas suffisamment attention », estime Alexis Férard, d’Arvalis. Une perte que l’on ne peut pas se permettre lorsque la récolte est déjà inférieure de 20 % à celle habituelle. « La préconisation que l’on peut donner, c’est d’avancer le plus vite possible le front d’attaque du silo, détaille-t-il. Cette année, de nombreux éleveurs vont manquer d’ensilage. Dans cette situation, le meilleur choix est de consommer d’abord son propre maïs pour avancer vite et éviter au maximum l’échauffement. Les fourrages achetés seront distribués quand les silos seront vides. La transition alimentaire peut être délicate pour les animaux mais cela vaut mieux qu’un échauffement. »