Mercredi matin, une cinquantaine d’agriculteurs de la Coordination rurale (CR) des Régions Centre et Ile-de-France se sont regroupés devant les grilles, restées ouvertes, d’Axéréal.

À l’heure des États-généraux de l’alimentation, les membres du syndicat ont porté leurs revendications directement au président d’un des ateliers, Jean-François Loiseau. Président de la coopérative céréalière, il préside en effet l’atelier numéro 4, portant sur la conquête des marchés européens et internationaux.

« Le libéralisme n’est pas la solution »

Jean-François Loiseau a reçu les représentants du syndicat pendant deux heures.

Philippe Ribault, président de la CR Centre, détaille ses arguments. « Nous avons démontré à ce géant de l’agroalimentaire que le libéralisme n’est pas la solution pour le modèle agricole français. Depuis la dérégulation des marchés, on court, on court pour essayer de finir en tête. Mais quand s’arrêtera ce marathon de la compétitivité et combien d’agriculteurs seront asphyxiés avant la fin ? À quoi ça sert de posséder des meuneries si c’est pour payer le blé au prix du cours mondial ? »

Et d’ajouter : « Lors de notre entretien, Monsieur Loiseau a reconnu qu’une Pac fondée sur des prix rémunérateurs à la production serait l’idéal. Mais son discours aux Etats-généraux reste centré sur la nécessité d’exporter. »

« Difficile de se passer de l’exportation »

À la sortie du rendez-vous, Jean-François Loiseau n’a pas souhaité s’exprimer. Néanmoins, la coopérative a, elle aussi, fait valoir ses positions. « En France, une tonne sur deux de céréales est exportée. Il y a sans doute d’autres pistes pour améliorer la valorisation des céréales, mais il est difficile d’imaginer se passer de l’exportation. L’important n’est pas la destination mais la bonne réponse aux besoins des clients qu’ils soient en France, en Europe ou à l’international », commente Thierry Renard, directeur de la communication d’Axéréal.

La venue de la Coordination rurale au siège de la coopérative pèsera-t-elle sur les discussions de l’atelier numéo 4 ? Réponse demain, le 14 septembre, lors de la deuxième réunion des États-généraux de l’alimentation pour cet atelier.

Aude Richard