Les rendements des légumineuses à graines présentent souvent une irrégularité marquée d’une année sur l’autre. Certains ravageurs et maladies peuvent en effet faire d’importants dégâts (aphanomyces sur pois et lentille, anthracnose sur pois chiche, sclérotinia sur soja, bruche sur féverole, lentille et pois…). Et ces espèces sont particulièrement sensibles aux aléas climatiques (stress hydrique à floraison pour le pois, la verse…).

Dans le but de consolider les itinéraires techniques, de nombreux projets sont conduits par les instituts de recherche et technique, les chambres d’agriculture, les coopératives et négoces. Citons « Mallag », porté par Terres Inovia, qui s’est notamment penché sur la lutte contre les principales maladies du pois, de la féverole, du pois chiche et de la lentille, de 2021 à 2023. Ou encore « W-Solent », dont l’ambition était, sur la même période, de mettre au point des itinéraires techniques adaptés aux contextes de l’ouest de la France pour la lentille et le soja. Et la dynamique se poursuit : le programme « Insere Les », qui va durer quatre ans, visera globalement à insérer les légumineuses à graines dans les systèmes alimentaires et de culture.

Évaluer l’intérêt dans la rotation

Terres Inovia est par ailleurs en train de finaliser « Atout-Leg », un outil qui permettra de chiffrer l’intérêt des légumineuses dans la rotation. Fixation symbiotique de l’azote atmosphérique, alternance entre cultures d’hiver et de printemps pour la gestion du désherbage… Leurs atouts sont souvent connus mais rarement pris en compte dans les calculs de marge. Pour étudier la rentabilité d’une culture, « il ne faut pas s’arrêter au premier grand succès ou à la première difficulté », précise Vincent Lecomte, chargé d’études chez Terres Inovia. Il souligne ainsi l’importance de considérer trois campagnes au minimum, mais aussi de raisonner à l’échelle de la succession culturale.

Laurent Rosso, directeur général de Terres Univia, s’inquiète toutefois de la gestion des adventices à moyen terme. Dans la liste du gouvernement qui recense les substances actives les plus susceptibles de ne pas être réhomologuées, « on a la totalité des désherbants des légumineuses », se préoccupe-t-il.