Hier, la pandémie questionnait la dépendance des états à une économie mondialisée. Aujourd’hui, notre souveraineté énergétique est remise en question par l’offensive russe en Ukraine. Dans ce contexte, auquel s’ajoutent les enjeux liés au réchauffement climatique, la nécessité de développer les énergies renouvelables est actée. La méthanisation poursuit ainsi son développement. Avec 1 065 unités de méthanisation en activité et 850 projets en cours de réalisation selon les derniers chiffres de FranceAgriMer, les spécialistes estiment notre capacité à produire du biogaz encore largement sous-exploitée… et pointent une vraie opportunité pour les agriculteurs.

« Développer une unité de méthanisation c’est se diversifier, créer une nouvelle activité économique, explique Maurice Quaak, agriculteur à Chaume-en-Brie (Seine-et-Marne), dirigeant de la société Bioenergie de la Brie et vice-président de l'Association des Agriculteurs Méthaniseurs de France (AAMF). C’est aussi produire de l’énergie verte, pour son territoire, et ça, on sait que ça a de l’importance aujourd'hui en tant qu’enjeu social et environnemental. »

Projet de méthanisation : un engagement sur la durée

Du projet à l’ouverture de la vanne, associer un méthaniseur à l’activité agricole ne se fait, cependant, pas en un claquement de doigts. Comment le lancer ? Quelles réflexions mener en amont ? Quels pièges éviter, quels financements aller chercher ? Les invités de la première partie des rencontres de la méthanisation, organisées par la France Agricole Factory, ont abordé ces étapes de la construction d’un projet : Mauritz Quaak, Jérôme Hoerner, expert en transition énergétique pour le CIC Est, au sein du groupe Crédit Mutuel, Antoine Jacob et Armelle Sfiligoï, respectivement directeur commercial énergies et ingénieure projet méthanisation chez Arkolia énergies et Bruno Gentil, agriculteur en Isère et président de l’unité Couleurs métha.