L’innovation, c’est parfois simple comme un coup de fil. « J'ai découvert l'agrivoltaïsme en 2020, grâce à un appel de mon développeur, TSE », détaille Jean-François Cortot. Installé en polyculture-élevage bio à Asnières-en-Montagne, au nord de la Côte-d’Or (21), l’exploitant, intéressé, propose à ses associés de se lancer. « Nous avons des parcelles très superficielles et séchantes. On s’est dit que l’ombre générée par les panneaux pouvait limiter le dessèchement des sols au printemps. »
Un démonstrateur de trois hectares
En 2023, une canopée agricole solaire est installée sur trois hectares. Pensée comme un démonstrateur, l’installation sert de support à des essais comparatifs. Après une première récolte de blé en 2024, un second blé a été semé pour 2025. Selon Jean-François Cortot, l’installation n’a rien changé à la conduite habituelle de cette culture : « J’avais un peu d’appréhension pour la récolte, mais la hauteur sous panneaux, 5 mètres, permet le passage de la moissonneuse-batteuse et le déploiement de la trémie. »
Premiers résultats d’essais positifs
En sortie d’hiver, les températures les plus froides sont atténuées. « Lors de petites gelées blanches, on a vu un écart de température de 2 à 3 °C sous la canopée. Cela réduit les effets du gel printanier. » En revanche, l’effet recherché sur la limitation de l’évapotranspiration n’a pas pu être validé pour la campagne 2024-2025, en raison d’une pluviométrie exceptionnellement élevée. Le suivi doit se poursuivre. Il s’inscrit d’ailleurs dans une expérimentation d'une durée de neuf ans.
L’effet fraîcheur apprécié des brebis
En interculture, des brebis pâturent sous les panneaux. Une première là aussi concluante : « Nous pratiquons un système plein air intégral. Ces animaux n’avaient jamais connu de bâtiment, mais sous la canopée, ils se sont tout de suite sentis bien. Quand les panneaux sont à l’horizontale, la circulation d’air frais et l’ombrage rendent l’ambiance très agréable. »
L’agrivoltaïsme, un engagement sur la durée
Depuis la mise en production du site fin 2023, l’agriculteur n’a rencontré aucune difficulté technique. Pour ce fervent partisan de l’agrivoltaïsme, le choix du partenaire est crucial. « Je conseille à tous ceux qui veulent innover, générer un revenu complémentaire, de se lancer. Il faut cependant bien choisir avec qui on s’engage. Une fois qu’on est dans l’aventure, c’est entre quatre et six ans à devoir s’impliquer. »
Maintenant que la canopée est opérationnelle, Jean-François Cortot se réjouit de participer activement à la transition énergétique. « On est plutôt heureux d'avoir pu réaliser ça, de contribuer au développement de l'agrivoltaïsme dans notre pays. »