L'agrivoltaïsme suscite un intérêt croissant. De plus en plus d’agriculteurs y voient l’opportunité de diversifier leurs revenus et leur résistance aux aléas climatiques. Favorisés par l'émergence d'un tissu d'opérateurs, les projets se multiplient à travers toute la France. Le sujet vous intéresse? Vous vous dites: “et pourquoi pas chez moi?” La Factory de la France Agricole vous propose de re-découvrir, en replay, le témoignage de quatre exploitants ayant tous un projet agrivoltaïque en cours de développement. Extraits :

Loïc Dochy, céréalier dans l’Yonne (89)

46 hectares de cultures sous panneaux associant trois exploitations voisines et développé par l’entreprise Ib Vogt. En combinant production d'énergie solaire et activités agricoles, ce projet vise à protèger les cultures des aléas climatiques. Il intègre des bandes enherbées pour favoriser la biodiversité et permet le passage des machines agricoles grâce à des aménagements spécifiques. Conçu en concertation avec les agriculteurs, il permet de maintenir les activités agricoles en place et consolide l'installation d'un jeune agriculteur.   

“L’objectif est de redonner de la pérennité aux trois exploitations avec un complément de revenus, car nous sommes très impactés par la hausse des charges et la volatilité des prix, explique Loïc Dochy. Par ailleurs, les terres concernées sont très difficiles à cultiver. Ce projet permettra de les valoriser et devrait aussi limiter l’assèchement des sols en période estivale.”

Patrick Solier, éleveur dans l’Aveyron (12)

30 hectares de cultures fourragères sous panneaux, intégrés dans la reprise d’une exploitation maïsicole de 117 hectares dans le Tarn-et-Garonne, projet accompagnée par la Safer et l’entreprise Terravene. Double objectif: permettre au fils d'exploiter ces nouvelles terres tout en sécurisant l'exploitation d'élevage familiale en Aveyron, pénalisée par le manque de fourrages. Un portage foncier à long terme avec option d’achat permet l'exploitation immédiate out en offrant à terme la possibilité de devenir propriétaire. Le développement d’u parc agrivoltaïque équipé de trackers pilotables optimiserait l’ensoleillement et la capacité d’irrigation pour les cultures.

“Avec des taux d’intérêt à 4%, nous n’aurions pas pu financer nous-même la reprise de cette exploitation, note Patrick Solier. Nous avons donc mis en place un partenariat sous forme de commodat. Nous pouvons commencer à exploiter tout de suite, le parc agrivoltaïque doit voir le jour d'ici à cinq ans.”

Hugues Trameau, éleveur dans l’Yonne (89)

Pâturages ovins sous panneaux en partenariat avec Abo Wind - Abo Energy.  Le but est de soutenir le maintien d’une activité d’élevage dans des zones historiquement exploitées en grandes cultures, mais où la réponse à l’intensification devenait de moins en moins bonne à cause du changement climatique. Les ombrières apporteront un abri aux brebis pendant la période hivernale et de l’ombre en été, l’élevage étant en plein air intégral.

“Le développeur du projet prend en charge tout le financement et s’occupe des démarches administratives, détaille Hugues Trameau. Le permis de construire vient d’être validé, après huit ans. Nous devons maintenant attendre quatre mois pour d’éventuels recours. En étant optimiste, le parc pourrait être mis en service en 2025, en 2026 si on est raisonnable. Ce sont quand même des projets au long cours.”

Audrey Juillac, maraîchère et apicultrice en AB

Projet de diversification de l’activité en plantes aromatiques et médicinales avec panneaux photovoltaïques en inter-rangs. Conçu pour soutenir le développement de son activité, le projet intègre le financement d’une clôture sur trois hectares, d’un séchoir, d’un système d’irrigation ainsi qu’une compensation financière.

“Le projet est actuellement purgé de tous recours, précise Audrey Juillac. On pourrait commencer les travaux demain, mais la question du raccordement est encore à l’étude. Se lancer dans ce type de projet nécessite deux choses: lire très attentivement les contrats, et veiller à ce que les installations du parc s’adaptent aux cultures, et pas l’inverse.”

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